Age : 15 ans et +
Éditeur : Robert Laffont ( 2020 )
500 pages
Note :
En l’an de grâce 1715, le Roy-Soleil s’est transmuté en vampyre pour devenir le Roy des Ténèbres. Depuis, il règne en despote absolu sur la Vampyria : une vaste coalition à jamais figée dans un âge sombre, rassemblant la France et ses royaumes vassaux. Un joug de fer est imposé au peuple, maintenu dans la terreur et littéralement saigné pour nourrir l’aristocratie vampyrique.
Trois siècles plus tard, Jeanne est arrachée à sa famille de roturiers et catapultée à l’école formant les jeunes nobles avant leur entrée à la Cour. Entre les intrigues des morts-vivants du palais, les trahisons des autres élèves et les abominations grouillant sous les ors de Versailles, combien de temps Jeanne survivra-t-elle ?
Je suis une fan inconditionnelle des romans de Victor Dixen aussi dés que j’ai eu Vampyria entre les mains, je n’ai pas contenu mon impatience à le lire. Après le fantastique, le soap-opera, le post-apocalyptique et l’anticipation, Dixen nous offre une nouvelle série, entre l’uchronie et l’horreur. Nous voila immergés dans un monde parallèle au nôtre dans lequel le temps s’est figé à l’époque d’un Roi Soleil devenu vampire et qui fait régner depuis trois siècles un climat de peur et de cruauté sanguinaire sur la France. Dans ce sombre univers la Révolution n’a évidemment pas eu lieu, la noblesse continue de diriger le monde et les codes de l’époque ont évolué vers une plus grande cruauté et inégalité encore…
Le récit va se placer du point de vue de Jeanne, une roturière vivant dans ce monde infesté de vampyres et qui va, suite au meurtre sanglant de sa famille, prendre la place d’une jeune noble pour infiltrer la Cour avec un seul objectif : faire payer le prix du sang aux assassins. Avec un tel scénario le roman s’adresse à un public averti : ce monde vampirique est bien plus proche de Dracula que de Twilight et les événements seront sombres, très sombres. Meurtres, complots, machinations, mensonges et corruption, seront au programme.
Victor Dixen réussit une nouvelle fois à nous passionner avec ce premier tome de Vampyria. Le beau et le fascinant se mêlent donc à l’horreur à travers sa manière d’explorer et revisiter le mythe du vampire. L’auteur reprend aussi les grandes caractéristiques de l’époque de Roi Soleil, lorsque la vie de château était attractive mais que dans l’ombre se jouait bien des complots pour pouvoir vivre le rêve de la noblesse. Il campe une nouvelle héroïne forte et combattive dont il a le secret et qui ne sera pas sans nous rappeler Léonor, Roxane, Astréa ou bien sûr Blonde. Sa Jeanne est surtout dotée d’une bonne répartie ( comme les cours de joutes oratoires auxquelles elle assiste nous le prouverons) et d’une volonté de fer ( et il en faudra pour s’opposer aux vampyres de ce monde là…). Une héroïne comme on les aime en tant que lectrice !
Tout au long de ma lecture de Vampyria j’ai été prise par le rythme palpitant du récit et par l’étrange fascination qu’exerce cet univers que l’on découvre avec Jeanne. Devenue pupille du Roy, elle suit un enseignement pour faire son entrée à la Cour et briller en société. Apprentissage des bonnes manières, de l’art de parler, de la galanterie, de l’équitation et du combat à l’épée sont donc au programme et lui permettent de révéler ses capacités, tandis que le récit avance aussi dans sa construction narrative et que Jeanne prépare ainsi sa vengeance. Victor Dixen a su trouver le bon dosage pour rendre ce récit passionnant comme tous ses autres romans.