Age : 9 – 12 ans
Éditeur : Oskar éditeur (2014)
210 pages
Note :
Malo habite avec sa mère à Landeda, dans le Finistère. Profondément marqué par le départ, il y a quatre ans, de son père, c’est un garçon très discret. Un jour, il trouve dans le local à poubelles, une valise. Malo décide de l’ouvrir. Lorsqu’il apprend que cette valise a un lien avec le bateau Atalante, sur lequel son père travaille, Malo décide de partir à la recherche de celui dont il attend le retour depuis trop longtemps…
Le nom de Carole Prieur avait une résonance dans ma mémoire. Je connaissais cette auteur. Une rapide recherche m’a conduite à découvrir qu’il s’agissait de l’auteur d’Une histoire à vieillir debout, un roman sensible qui mettait en scène la fugue parallèle d’un grand-père et de sa petite fille. Avec La Valise qui ne voulait pas parler, Carole Prieur explore de nouveau la thématique de la fugue mais au travers une aventure bien différente…
Tout commence avec la découverte, par Malo, d’une valise. Elle l’attire, elle l’intrigue, il l’ouvre mais rien d’intéressant à l’intérieur sauf peut-être, le numéro de téléphone de sa maison. Et puis, quelques jours plus tard, on apprend qu’un clandestin est mort et qu’il avait trouvé refuge sur le bateau l’Atalante. Bateau où, le père de Malo est marin. Père que l’adolescent n’a pas vu depuis quatre ans et qu’il attend désespérément avec sa mère…Et la valise a un lien dans tout ça !
Et voila comment tout commence… Malo va alors chercher son père et entraîner dans cette quête son amie Stéphanie…Une aventure – fugue d’adolescents qui les fera grandir et se découvrir aussi…
J’ai trouvé que l’idée de départ de La Valise qui ne voulait pas parler était très sympathique et prenante. Au début, la découverte de la valise et le meurtre, laisse supposer qu’on va lire un roman policier et puis finalement c’est une belle aventure humaine avec du suspense que l’on découvre ! Même si au final, la recherche du père éclipse un peu la résolution du meurtre et du mystère de la valise…
Quoi qu’il en soit, cette aventure dans Brest et ses environs, vécue par Malo et Stéphanie est entraînante et passionnante. On progresse dans le récit sans savoir quelle sera l’issue finale. Malo retrouvera t-il son père ? Comment se passera leur rencontre ? Cette aventure-fugue sonne vraie (même si un brin utopique) et elle devrait séduire des adolescents. De plus, les thématiques retenues dans La Valise qui ne voulait pas parler, devraient trouver un écho auprès de certains lecteurs qui s’identifieront sans difficulté aux sentiments du garçon.
La relation entre Malo et Stéphanie est attendrissante et inédite. Carole Prieur a fait le choix de deux personnalités étonnantes, en particulier pour Malo. En effet, le garçon n’est pas un héros bruyant mais au contraire un garçon effacé. Stéphanie, elle, incarne l’image du garçon manqué en pleine construction de son identité. Farouche et bavarde, elle est moteur auprès de Malo.
Quelques bémols cependant à cette lecture tendre et sensible de La Valise qui ne voulait pas parler. Tout d’abord, la lenteur du début. Il se passe de nombreuses pages avant que Malo ne se décide à ouvrir la valise, sans qu’on comprenne pourquoi.
De plus, j’ai eu un peu de mal avec le style d’écriture de Carole Prieur pour ce livre. Elle a tendance à faire des phrases avec des répétitions, volontairement. Original, certes, mais un peu lourd. On s’y habitue au fur et à mesure mais c’est déstabilisant. Cela dit, il y a aussi quelques paragraphes très beaux avec des phrases percutantes et touchantes.
Pour finir, j’ai trouvé que la fin manquait d’explications et de crédibilité. C’est un peu décevant mais cette conclusion plaira à un jeune public sans doute.
En quelques mots :
La Valise qui ne voulait pas parler est une histoire tendre et sensible qui navigue entre le récit de vie et le roman policier. Tout commence par une valise et cela entraîne Malo et Stéphanie à la recherche du père du garçon, parti quatre ans auparavant. Mise en scène d’une belle aventure humaine et d’une amitié forte entre deux ados, La Valise qui ne voulait pas parler, est un roman touchant. Un peu utopique à certains moments et souffrant de quelques lourdeurs de style, le texte de Carole Prieur n’en reste pas moins un récit fort qui séduira des ados qui sont confrontés à la même douleur que Malo : l’absence d’un parent.