Age : 15 ans et +
Éditeur : Nathan jeunesse / Syros jeunesse (2015)
390 pages
Note :
Un virus a décimé une grande partie de la population en quelques jours. Seuls des adolescents âgés de 15 à 18 ans ont survécu ainsi qu’une poignée d’adultes. Yannis est un des survivants. Il vit à Marseille et toute sa famille a succombé au virus. Il a décidé de se rendre à Paris, pour le 24 décembre, car c’est là qu’attend Khronos, le créateur du jeu en ligne WOT, qui affirme savoir comment revenir dans le temps et changer le cours des choses…
U4 c’est la série événement de la rentrée littéraire jeunesse 2015. Deux éditeurs et quatre auteurs associés. Un univers futuriste et quatre héros qui devront y trouver leur place. Le tout est 100% français et compte bien rivaliser avec les grosses productions littéraires américaines de ces dernières années. Un pari audacieux et intriguant. Un futur vécu sous quatre angles différents avec des ponts entre chaque personnage. En effet, chaque auteur s’est chargé d’écrire le parcours dans ce monde post-apocalyptique d’un des quatre héros. Par ailleurs, la série U4 peut se lire dans un ordre indifférent, c’est ce qui fait sa particularité. Après avoir lu U4.Stéphane de Vincent Villeminot, c’est au parcours de Yannis ( écrit par Florence Hinckel ) que je me suis intéressée.
Le personnage de Yannis est extrêmement lié à celui de Stéphane car ensemble ils partagent une histoire commune assez longue. J’étais donc curieuse de voir la perception d’événements similaires avec le regard de ce héros beaucoup plus sensible que la glaciale et dure Stéphane. Mais c’était aussi une crainte pour moi car j’avais peur de relire la même histoire et de ne pas y trouver grand intérêt. Verdict ? un peu des deux…entre sentiment de lire quelque chose d’assez inédit et impression de déjà vu, malheureusement.
Côté positif, l’attachant Yannis. C’est un personnage beaucoup moins distant que Stéphane et il a une âme plus sensible. Tout au long de l’histoire, il partage ses émotions. Hanté par les fantômes du passé, d’une nature un peu peureuse, c’est avec le soutien mental du personnage qu’il incarne dans WOT ( Adrial) que Yannis fait face aux situations difficiles. Parce que Yannis est attachant nous avons envie de le suivre dans sa route vers Paris et face aux multiples péripéties qui se dressent devant lui.
Mais, et c’est là le négatif, du côté de l’histoire en elle-même je ne peux m’empêcher d’être dans un sentiment mitigé similaire à la fin de ma lecture de U4. Stéphane. U4. Yannis nous raconte presque la même chose que le roman de Villeminot et les événements sont donc extrêmement semblables, sans surprise. On sait à l’avance ce qu’il va se passer pour les personnages en terme de rebondissements et du coup j’ai eu tendance à décrocher facilement.
Je continue de penser que le concept derrière U4 ( 4 auteurs, 4 personnages, 1 histoire) est intéressant mais je n’y accroche pas beaucoup ici. Je trouve en effet que l’histoire manque d’originalité. Le virus, la fin du monde, des ados condamnés à l’exil et obligés de survivre du mieux qu’ils peuvent face aux multiples menaces…j’ai déjà lu ça très souvent ( Seuls au monde, Chronique de la fin du monde, Young World, Les Insoumis…) et ça me lasse un peu.
Les rebondissements sont également très prévisibles car très typique de ce genre de livre post-apocalyptique.
Enfin, l’histoire étant très linéaire, les interactions entre les personnages sont telles que l’on a parfois l’impression de relire la même chose. Et de ne rien apprendre de plus donc. J’ai refermé U4.Yannis en découvrant une nouvelle personnalité, certes, mais je n’ai pas eu plus de réponses. Du coup, je reste encore en plan avec mes interrogations et mon impression de n’avoir pas de fin. Bref je suis frustrée et c’est un peu rageant quand on sait que j’ai déjà lu 2 x 400 pages sans avoir le sentiment d’avoir entre les mains une histoire exceptionnelle….retour du tapage médiatique ?
A mon avis, le vrai intérêt de cette tétralogie c’est la confrontation des personnalités face à un événement traumatisant et de ce point de vue, chapeau aux auteurs car ils ont donné vie à des personnages très différents et pour le moment, Stéphane et Yannis m’ont séduite. Mais même si la plume de Florence Hinckel est agréable et m’emporte, elle n’a malheureusement pas suffit à faire de U4. Yannis une lecture haletante et prenante. Je pense qu’il ne faut pas être trop familier des histoires de survie et de road-trip, ou au contraire en raffoler, pour avoir la volonté de lire quatre fois les mêmes événements à travers quatre regards différents.
Je lirai cependant les deux autres, U4.Jules et U4.Koridwen, pour mettre en parallèle le destin de ces deux héros par rapport à Yannis et Stéphane mais aussi parce que les chroniques annoncent des éléments de réponses dans ces deux tomes.
En quelques mots :
U4 est un ambitieux projet porté par quatre auteurs et deux maisons d’éditions. Comme beaucoup, j’étais intriguée car le but est de nous faire vivre la même histoire ( enfin pas sur tous les plans) selon quatre angles de vue différents, c’est-à-dire selon le parcours de quatre personnages différents. Quatre personnages amenés à se croiser bien sûr, et rassemblé par un même objectif : monter à Paris et découvrir ce qui se cache derrière le message du mystérieux Khronos.
Ainsi, après avoir lu U4. Stéphane, c’est donc le parcours de Yannis que j’ai suivi. Un parcours très lié à celui de Stéphane car les deux héros partagent une longue histoire commune. Si j’ai apprécié ce deuxième regard sur les mêmes événements et si j’ai aimé la personnalité de Yannis, garçon sensible et attachant, je n’ai pas réussi à être tenu en haleine par l’histoire. J’ai eu le sentiment de relire U4.Stéphane car les rebondissements sont les mêmes et les réponses à nos interrogations ne trouvent pas plus d’écho. Un côté frustrant qui commence un peu à m’agacer car c’est le deuxième des quatre tomes que je lis et j’en suis toujours au même point. L’histoire est aussi assez banale pour le genre et comme elle me laisse encore sur un goût d’inachevée, c’est dommage.
J’espère que U4.Jules et U4. Koridwen m’apporteront enfin des réponses comme l’affirment les chroniques que j’ai pu lire, car pour l’heure, je reste très dubitative encore.