Age : 15 ans et +
Éditeur : Nathan jeunesse / Syros jeunesse (2015)
390 pages
Note :
Un virus a décimé une grande partie de la population en quelques jours. Seuls des adolescents âgés de 15 à 18 ans ont survécu ainsi qu’une poignée d’adultes. Stéphane est une des survivantes. Elle vit à Lyon et elle attend son père, un éminent épidémiologiste. Elle refuse de rejoindre un R-Point, ce lieu où les adolescents s’organisent pour survivre, avec l’aide de l’armée. Mais au fil des jours, elle n’a bientôt plus le choix. Après quelques temps dans un R-Point, elle décide de partir retrouver son père directement là où il est : à Paris…
U4 c’est la série événement de la rentrée littéraire jeunesse 2015. Deux éditeurs et quatre auteurs associés. Un univers futuriste et quatre héros qui devront y trouver leur place. Le tout est 100% français et compte bien rivaliser avec les grosses productions littéraires américaines de ces dernières années. Un pari audacieux et intriguant. Un futur vécu sous quatre angles différents avec des ponts entre chaque personnage. En effet, chaque auteur s’est chargé d’écrire le parcours dans ce monde post-apocalyptique d’un des quatre héros. Par ailleurs, la série U4 peut se lire dans un ordre indifférent, c’est ce qui fait sa particularité. J’ai donc commencé avec le personnage de Stéphane ( roman de Vincent Villeminot) sans trop savoir à quoi m’attendre. Au fil de ma lecture, j’ai découvert une héroïne fascinante qui m’a énormément plue.
Ainsi, héroïne ambigüe et complexe, Stéphane est souvent à l’image de son prénom , une femme au tempérament d’homme. Dure, violente, lunatique et glaciale, elle donne souvent le sentiment dans le roman d’avoir un cœur de pierre, enfouissant ses sentiments et ses peurs au plus profondément d’elle même. Taraudée par ses multiples contradictions, elle est aussi une héroïne hésitante qui jusqu’au bout se révèle imprévisible et bouleverse le cours de l’histoire de ce roman. Suivre son périple jusqu’à Paris fut intéressant car je ne savais jamais à quoi m’attendre avec elle. En effet, ce qui la motive à monter vers la capitale, c’est le désir de retrouver son père, mais elle veut aussi accompagner ses nouveaux amis vers un rendez-vous crucial : celui fixé par un personnage d’un jeu en ligne, Khronos, qui prétend pouvoir modifier le cours du temps… Jusqu’au bout elle hésitera, ce qui rend la conclusion de ce roman inattendue.
L’univers de U4 je l’ai donc découvert à travers le roman de Vincent Villeminot. Le virus, les morts, les ados qui s’organisent, la survie chaotique, les pillages, la violence. U4 ne dépeint pas un univers trop violent comme d’autres romans post-apocalyptique mais l’ensemble est assez angoissant. L’armée est très présente et cela tempère la violence car les personnages n’ont pas à se préoccuper de la faim , ni de leur logement car l’armée est ultra-présente et organise tout. Mais évidemment, tout se complique lorsque vous refusez de rentrer dans les rangs… Stéphane se construit donc comme beaucoup de roman post-apocalyptique : un road-trip vers Paris où on espère trouver une solution au problème. Trouver un abri, ne pas mourir de faim, avancer, affronter le froid, affronter l’armée et les propres paranoïa de ses compagnons de route, c’est ce quotidien que Stéphane va vivre pendant près d’un mois et demi, jusqu’au fameux soir du 24 décembre, qui doit tout changer.
C’était une bonne lecture Stéphane, c’est vrai. L’univers est intéressant, comme le projet même du U4. Mais ça manquait un poil d’originalité aussi. Concrètement, le roman de Vincent Villeminot fait un peu déjà vu dans le genre post-apocalyptique. Mais surtout, il y a une chose qui m’a gênée, c’est qu’à la fin de ce roman, j’ai eu un sacré goût d’inachevé. ça m’a laissé songeuse et un brin dubitative pendant plusieurs minutes parce que je me suis demandée si les trois autres U4 s’achèveraient autant en queue de poisson. Oui, en queue de poisson. Parce que quand même, Stéphane refermé, il reste beaucoup de questions sans réponse…notamment sur Khronos. Les explications données dans ce roman sont un peu vagues et loin d’être suffisantes.
Et que dire du rôle de l’armée. Je n’ai absolument rien compris à l’agissement de l’armée dans Stéphane et ça me perturbe beaucoup. Du coup, c’est clair qu’on ne peut pas se contenter d’un roman de la série U4 pour avoir le sentiment d’avoir lu l’histoire. Génie des auteurs ? chacun en jugera…mais j’aurais besoin de vraiment lire l’ensemble pour être moins frustrée ( enfin j’espère). C’est donc un paramètre à prendre en compte lorsqu’on se lance dans U4. Les héros se croisent, plus ou moins longtemps, mais comme ils ne vivent pas la même chose, on n’a pas non plus toutes les infos et donc, on peut sortir de la lecture du premier tome un brin frustré…
Je réserve donc encore mon avis pour donner correctement mon avis sur U4 car là, je suis sortie de Stéphane un peu déçue. Je trouve que ça s’achève très vite même si l’héroïne était intéressante.
En quelques mots :
U4 est un ambitieux projet porté par quatre auteurs et deux maisons d’éditions. Comme beaucoup, j’étais intriguée car le but est de nous faire vivre la même histoire ( enfin pas sur tous les plans) selon quatre angles de vue différents, c’est-à-dire selon le parcours de quatre personnages différents. Quatre personnages amenés à se croiser bien sûr, et rassemblé par un même objectif : monter à Paris et découvrir ce qui se cache derrière le message du mystérieux Khronos.
La lecture de U4 pouvant se faire par n’importe quel tome, j’ai commencé avec Stéphane de Vincent Villeminot. L’héroïne, comme ne l’indique pas son prénom, est une fille et elle a un fort tempérament qui m’a bien plu. C’est pour elle et pour la richesse de sa personnalité que j’ai eu envie de progresser dans Stéphane car l’histoire, le futur mis en scène est assez traditionnel pour des gens habitués, comme moi, à lire des romans post-apocalyptique. On retrouve le traditionnel road-trip vers un endroit sensé apporter des réponses mais pour y parvenir, il faudra affronter les nouveaux dangers du monde extérieur. C’est assez fluide à lire et franchement on ne s’ennuie pas.
Mais je réserve toutefois mon avis sur le projet U4 et ne peut pas non plus être pleinement satisfaite car je ne pensais pas avoir un tel sentiment d’histoire inachevée après ma lecture de Stéphane. Beaucoup de questions restent sans réponse et pas mal d’agissements de l’armée aussi. Je pense que la lecture des trois autres romans éclaircira ces mystères, enfin je l’espère, car pour le moment U4 ne m’a pas totalement convaincue et la fin de Stéphane s’est révélée très très abrupte. Frustrant mais aussi très motivant pour lire Jules, Koridwen et Yannis ! Bref pas mal de contradictions en moi pour l’instant !