Age : 15 ans et +
Éditeur : Actes Sud Junior : D’une seule voix (2014)
55 pages
Note :
A 19 ans, Zacharie va bientôt devenir père. Dans ce monologue à son futur enfant, il confie sa détermination à être son père, ses désirs et aussi certains de ses doutes.
La plupart des romans que j’ai eu l’occasion de lire non jamais eu le culot de Thomas Scotto quant à la question de la parentalité à un âge à peine sortie de l’adolescence. Dans les nombreux livres que j’ai pu lire, ce sont presque toujours des filles-mères qui sont seules face à leur ventre, leur enfant à venir, leurs doutes. Le père, plus ou moins jeune aussi, lui, est dans la majorité des cas, une absence. Il est vrai que dans la réalité, c’est souvent le cas.
Pour autant, Thomas Scotto dans Ma Tempête de neige, imagine quelque chose de plutôt novateur en littérature jeunesse sans que cela paraisse peu crédible. Ainsi, dans son roman, Zacharie, 19 ans et encore étudiant, veut élever cet enfant que sa petite amie attend. Elle, n’est pas une fille-mère, elle a 24 ans, un travail, un équilibre.
Si Zacharie dans son monologue est déterminé, il a aussi des doutes et des peurs, qu’il cache sous sa volonté de bien faire avec cet enfant à venir. Il raconte à son enfant son histoire, les discours préjugés qu’il entend mais aussi son amour pour ce bébé, sa détermination, ses désirs et aspirations.. Ce monologue est un cri d’amour à cet enfant à naître, un père qui malgré sa jeunesse ne tourne pas le dos à l’enfant qui va débouler dans sa vie. Au contraire, Zacharie, lui est fier de cette nouvelle.
J’ai bien aimé ce nouveau regard sur les jeunes pères que nous propose Thomas Scotto dans Ma Tempête de neige. Un regard rare, qui change donc de ce que j’ai eu l’habitude de lire, un regard qui change aussi notre perception sur les jeunes pères. Non ce n’est pas toujours un accident, non le père ne part pas forcément sans rien dire de la vie de la fille qu’il a aimé et a qu’il a donné un enfant.
Le style de Ma Tempête de neige, vindicatif, combattif et fait de soubresauts, nous plonge avec justesse dans les pensées de Zacharie. On passe parfois du « coq à l’âne », comme pour mieux coller avec le cheminement de sa réflexion. Plus de cinquante pages d’un dialogue à sens unique, qui nous émeut.