Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Syros : Rat noir (2011)
150 pages
Note :
Jules vient de sortir du coma après une soirée qui s’est mal terminée. Il s’est effondré près d’une sono et pour ça il est devenu sourd. En même temps qu’il réapprend à vivre à l’hôpital, Jules se rappelle les événements de cette soirée qui l’on conduit là, dans cette chambre.
Silence de Benoît Séverac est un roman qui aborde sans détours l’impact direct de la consommation de la drogue (ici pour la première fois) dans la vie d’un jeune. Jules n’est pas né sourd mais en touchant, rien qu’une fois à la drogue, parce qu’elle n’était pas de bonne qualité, il l’est devenu. Il aurait pu mourir aussi, il en prend chaque jour un peu plus conscience, tout ça pour rien, parce qu’il a voulu jouer au caïd et frimer devant la fille qu’il aime.
Il est parfois dur d’être un ado, de ne pas céder aux tentations et de devoir avouer qu’on a été battu quelque part par quelqu’un d’autre, nous dit Benoît Séverac dans Silence, mais il demande aussi au lecteur : est-ce que ça en valait la peine ?
Maintenant la fille ne parle plus à Jules, maintenant Jules n’entend plus, maintenant Jules semble prêt à perdre ses amis d’hier…le risque était gros et la réponse sans appel : il n’en valait pas la peine.
Comme ça, on pourrait croire que Silence est un peu moralisateur, mais pas du tout. C’est aussi une histoire de vie, une histoire qui pourrait arriver à n’importe qui, une histoire qui pourrait commencer de la même façon pour le lecteur et pourrait s’achever certes mieux mais aussi moins bien. C’est un roman court et direct, qui a une valeur préventive sans trop insister, qui raconte juste ce qui pourrait arriver en se glissant dans la peau d’un ado comme les autres.