#Scandale de Sarah Ockler

Age : 12 – 15 ans
Éditeur :  Nathan (2015)
410 pages

Note : 3 out of 5 stars

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Le soir du bal d’automne, Lucy se retrouve au bras de Cole, le petit-copain de sa meilleure amie, cette dernière étant malade. Emportée par l’euphorie et son amour secret pour le jeune homme, Lucy finit par commettre l’irréparable : l’embrasser. Mais bientôt, une photo de son baiser avec Cole est postée sur son propre compte Facebook, ainsi qu’une série de photos présentant ses amis dans des situations compromettantes. En quelques heures, le lycée entier la déteste et pour elle, l’enfer commence…

Les mauvaises surprises que nous réservent les réseaux sociaux sont de plus en plus le sujet de romans et #Scandale de Sarah Ockler vient illustrer avec conviction l’idée que l’on peut très vite se retrouver victime de (cyber)harcèlement car sur internet, tout va beaucoup plus vite et la parole se libère très facilement. L’histoire raconte donc comment Lucy, une adolescente lambda et amoureuse du petit-ami de sa meilleure amie, va être piégée et se voir pirater son profil Facebook via son téléphone portable. Photos et commentaires déplaisants vont être postés sous le nom de Lucy alors même que celle-ci n’est qu’une victime aussi !
L’idée de #Scandale est vraiment bienvenue et pas du tout en décalage avec notre temps. Elle dépeint une problématique bien actuelle car les ados – comme les adultes – sont très présents sur les réseaux sociaux. Les smartphones sont souvent utilisés pour les consulter or ceux-ci conservent souvent les codes d’accès…si bien qu’un téléphone volé peut vite être source d’une multitude de problèmes, comme Lucy en fera l’expérience…

Le thème développé dans #Scandale est intéressant et la question est traitée de manière satisfaisante pour des 12 – 15 ans. Ils s’identifieront à l’héroïne Lucy et retiendront peut-être quelques précieux conseils dans la lecture de #Scandale, afin d’éviter de vivre les mêmes déboires. Sarah Ockler aborde ainsi très bien des problématiques telles que le détournement de photos sur le net, la manipulation, la responsabilité, la possibilité de faire beaucoup de mal derrière son écran, …

Le ton reste cependant assez léger et peut-être un peu trop « américain », c’est en tout cas l’impression que j’ai eu en lisant ce roman. Certaines situations semblent même totalement farfelues comme la principale qui convoque son élève pour lui parler des réseaux sociaux et la réprimander, avant de lui montrer sa propre page Facebook ! Puis qui répond à sa mère au téléphone ! Pas très crédible…
Si le groupe S@TAN (Section @nti Technologie et Addiction au Net), dénonce l’emprise des nouvelles technologies  et apporte une réflexion intéressante sur notre besoin d’exposition permanente de soi, il est aussi à certains moments trop en décalage avec la réalité, ridicule voire absurde.
De même, Lucy, si elle est sympathique, n’arrivera pas à nous toucher totalement par son histoire. Sa souffrance est en dessous de ce que j’attendais d’une telle histoire, manque de crédibilité et l’ado reste assez superficielle dans son approche des choses.
On se laissera tout de même prendre par cette histoire car on a envie connaître le nom du coupable et les raisons pour laquelle il a usurper l’identité de Lucy. Le suspens est là et est assez efficace.
Sarah Ockler semble donc avoir eu du mal à se décider sur le ton à donner à #Scandale. Ainsi, je m’attendais à un roman un peu plus éprouvant, un peu plus dur et qui plongerait l’héroïne dans une situation plus difficile. Si Lucy rencontre bien des problèmes au lycée et des insultes, Sarah Ockler avec #Scandale ne va pas toujours assez loin et on sait que les ados peuvent parfois être bien plus cruels que ce qui est décrit. Au final, l’ensemble se veut léger et positif  mais c’est aussi à double tranchant car du coup #Scandale ressemble parfois plus à une comédie qu’à un drame…
A choisir, je préfèrerais conseiller la lecture de Like me de Thomas Feibel, plus percutant de mon point de vue.

En quelques mots :

Lucy, une adolescente comme les autres se retrouve piégée après le bal de promo. En effet, quelqu’un a volé son smartphone et usurpé son identité pour publier en son nom, photos et commentaires désobligeants. Elle se retrouve dés le lendemain victime d’un (cyber)harcèlement acharnée.
L’idée de #Scandale est intéressante et s’articule autour d’une problématique actuelle : l’omniprésence des réseaux sociaux, l’usurpation d’identité, le détournement de l’image, le harcèlement. Le message de Sarah Ockler aux adolescents est assez clair : faites attention aux images que vous prenez et partagez sur les réseaux sociaux. Les ados, particulièrement actifs , trouveront dans ce texte quelques bons conseils et avertissements à prendre en compte.
Néanmoins, #Scandale souffre aussi d’une certaine légèreté qui donne au roman un ton un peu trop « américain ». Lucy est en souffrance mais elle n’est pas toujours très crédible et son attitude est parfois très superficielle. Surtout, elle conserve un solide groupes d’amis qui l’aide et la soutienne…or dans la réalité, ce n’est pas toujours le cas. Je m’attendais à un texte plus éprouvant et finalement Sarah Ockler traite son sujet de façon assez légère, plus comme une comédie que comme un drame. C’est un choix, mais j’hésite sur sa pertinence, même si je ne prône pas l’idée que les réseaux sociaux, c’est forcément mal… A tester auprès de nos ados pour voir comment ils réagissent avec #Scandale, peut-être moins moralisateur que Like me, un autre roman très bien fait sur le sujet, signé de l’allemand Thomas Feibel 😉

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