Age : 15 ans et +
Éditeur : Albin Michel (2017)
130 pages
Note :
L’an passé, le lycée de David Judy a été victime d’une fusillade terrible. Le responsable, David le connaissait bien, c’était un de ses meilleurs amis : Nick. Mais David, qui a pourtant vu son ami changé, n’a pas osé dire ce qu’il savait. Un an plus tard, il se sent encore coupable de n’avoir rien pu empêcher. Mais à cette époque, le garçon, renfermé et victime de harcèlement pouvait-il trouver le courage de révéler ce qu’il soupçonnait ?
Les Etats-Unis sont malheureusement fréquemment endeuillés par des fusillades commises au sein des lycées et universités. Rien qu’en novembre 2017, le site FranceTVinfo avançait des statistiques effrayantes : plus de 50 000 fusillades ayant fait plus de 13 000 morts ! Le débat sur les armes à feu aux Etats-Unis fait souvent l’actualité mais les choses ne bougent que très lentement. Les livres américains qui abordent ce sujet sont eux peu nombreux. L’un des seuls qui existent en littérature jeunesse, Hate List, était signé de la même auteur que Say Something : Jennifer Brown.
Say Something est une suite d’Hate List même si on peut lire le roman de manière indépendante car le personnage central n’est pas le même. On retrouve cependant le même groupe d’amis. Alors qu’Hate List nous racontait comment l’avant et l’après fusillade du point de vue de Valérie, la petite amie de Nick, le responsable de la fusillade, dans Say Something nous la vivons du point de vue de David Judy, le meilleur ami de Nick.
L’histoire débute à la rentrée 2008, quelques mois après la fusillade. David s’apprête à entrer en terminale après un été compliqué où il a été dévoré par les remords. En effet, David savait que son ami Nick allait commettre cette fusillade et avec l’aide de qui, mais il n’a pas osé prévenir les personnes compétentes. Say Something se construit ensuite sur une alternance temporel. Un chapitre sur deux se passe en classe de première, l’autre en terminale. Cela permet de comprendre notamment l’état psychologique de David, de comprendre peu à peu comment le garçon a compris ce qu’allait faire Nick et pourquoi il n’a rien dire.
Say Something met en scène avec justesse le sentiment de culpabilité de David. Jennifer Brown a su faire passer par son écriture la sensibilité de David et son mal être depuis qu’il porte sur les épaules un bien lourd secret. Le dilemme qui le traverse est fort mais ce qu’il vit est encore plus touchant. En effet l »histoire ne s’attarde pas tant sur la fusillade que sur la situation difficile que vivait David au quotidien. En effet, David était victime d’harcèlement et traité notamment d’homosexuel par deux de ses camarades. Jennifer Brown évoque très bien cet aspect.
Say Something est un roman sensible, malheureusement d’actualité et qui nous secoue. Il m’a donné envie de replonger dans Hate List, lu il y a un moment maintenant, et dont je garde un très bon souvenir.
En quelques mots :
Say Something est un roman malheureusement d’actualité dans lequel un garçon, confronté à la descente aux enfers de son meilleur ami, n’a pourtant pas réussi à l’empêcher de provoquer une terrible fusillade au sein de son établissement scolaire. Alternant les passages en première (avant) et en terminale (après), Say Something raconte surtout le quotidien de David (et Nick) dans leur lycée. Le roman aborde notamment la question du harcèlement et de la culpabilité.
Say something est une lecture touchante, qui secoue. Si l’histoire a une certaine indépendance, il vaut cependant mieux la compléter avec la lecture du roman Hate List, plus complet et qui nous partageait cette fois-ci le point de vue de Valérie, la petite amie de Nick.