Age : 12-15 ans
Éditeur: Grasset Jeunesse (2010)
230 pages
Note :
Au lycée d’Alex et Alexandra, les deux fidèles amis, Samira est en danger depuis qu’elle a fuit le domicile de ses parents car elle n’acceptait plus leurs règles. Un comité de soutien s’organise tandis qu’Alex et Alexandra cherchent à trouver la taupe qui informe la famille de Samira. Bientôt, Saïd le principal suspect des deux jeunes est assassiné d’une balle dans la tête et le massacre commence…
Samira d’Hervé Moisan (ou H.M) fait suite à Gorges Rouges en reprenant les mêmes personnages principaux (Alex, Alexandra, l’inspecteur Mariolle) et le contexte d’une histoire meurtrière mêlée à l’univers du lycée. Toujours dans cette veine du roman policier-thriller, Hervé Moisan joue avec le suspense : celui-ci est entretenu par de courts chapitres qui coupent l’action aux moments phares et nous donnent bien entendu envie de poursuivre…
Le roman est encore une fois sanguinaire dans le propos mais il n’y a aucune description ce qui est à la fois un bien mais aussi un mal car comme pour Gorges Rouges on ressent une certaine habitude et une banalité pour la mort de la part des héros.
Malgré ce petit bémol, l’histoire est captivante et prenante, enchaînant les rebondissements jusqu’à la fin, de façon surprenante. A peine fini, on aimerait déjà lire une autre aventure de ce duo !
Samira évoque aussi les banlieues parisiennes et surtout l’atmosphère lourde qui pèse sur les jeunes filles arabes. C’est donc un message féministe qu’Hervé Moisan offre en arrière plan de son livre avec un bel argumentaire pour la liberté de ces femmes et la mise en évidence des contradictions des jeunes garçons de leur communauté qui les traitent comme des moins que rien tout en profitant allégrement d’elles. C’est aussi une critique virulente de l’univers des banlieues, et notamment des viols qui y ont lieu. Dans Samira, Hervé Moisan le met en cause comme responsable de bien des malheurs… Ce portrait d’une jeune fille au destin malheureusement encore trop commun même si un peu stéréotypé, est criant de réalisme, de même que les personnages, leur manière de parler et leur façon d’agir…
Samira est donc un texte fort et violent, qui touchera sans aucun doute les jeunes.