Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Pocket jeunesse (2013)
380 pages
Note :
2060. Maddie vit dans un monde où rien ne se passe sans le filtre des écrans et l’aide de la technologie numérique. Rien n’est réel, ni les choses, ni les sentiments. Tout est virtuel. Pour Maddie, ce monde est certes un peu trop refermé sur lui même, mais elle n’arrive pas à l’imaginer autrement.
Jusqu’au jour où elle fait la rencontre de Justin. Le jeune homme lui montre une autre réalité, le vrai monde, là où les gens se touchent, se dévoilent, se retrouvent, vivent leur vie…
Les dystopies sont aujourd’hui très nombreuses et on peut dire que les auteurs ne manquent, en général, pas d’imagination. Katie Kacvinsky elle a fait le pari de nous présenter un futur assez proche (puisque nous sommes en 2060) et qui depuis 1984 de Georges Orwell, nous donne une image qui ne nous paraît pas du tout extravagante, bien au contraire. Évidemment, nous sommes loin de l’écriture d’Orwell et la prouesse n’est pas aussi impressionnante mais tout de même…
En effet dans La Révolte de Maddie Freeman, le lecteur découvre avec l’héroïne, un monde où le virtuel est omniprésent, un monde qui comme il est décrit par Katie Kacvinsky, effraie. Dans ce monde, les personnes vivent une grande majorité de leur existence à travers le filtre des écrans : on ne va plus en cours, on suit l’école numérique, on ne sort plus, les sorties viennent à vous, on ne discute plus en dehors des tchats et des forums… quant au monde extérieur, pour les rares qui s’y aventurent, il est lui aussi totalement synthétique et virtuel.
Mais le plus troublant lorsqu’on lit La Révolte de Maddie Freeman, c’est de s’apercevoir que ce monde n’est finalement qu’un cran au dessus de ce que nous vivons aujourd’hui. C’est notre monde actuel, poussé à l’extrême, certes, mais pas tant que ça… J’ai donc surtout accroché dans ce roman à cette description de ce monde futuriste qui n’avait pas grand chose de fictif.
J’ai aussi accroché à Maddie et Justin. Ce sont deux personnages très différents, à la personnalité bien définie par Katie Kacvinsky : toute l’histoire repose vraiment sur eux et j’ai aimé suivre l’évolution de chacun dans le récit. Maddie est une adolescente assez étonnante : d’un côté elle n’aime pas le monde dans lequel elle vit et a déjà essayé de participer à sa destruction en révélant des codes secrets possédés par son père (le fondateur de l’Ecole Numérique lui même !). D’un autre côté, elle a du mal à se faire au monde de Justin même si ce qu’il lui propose lui plait vraiment. Elle est ainsi tiraillée tout au long de ce roman entre ce qu’elle pense et ce que sa famille (et surtout son père) attend d’elle.
Pour sa part, Justin est un garçon avenant et sociale mais terriblement introverti dés lors qu’il s’agit d’évoquer ses sentiments. Dés le début Maddie tombe sous son charme mais le jeune homme est lui aussi tiraillé par ses propres désirs. Il veut d’un côté faire en sorte que son projet pour détruire le monde ultra-technologique, aboutisse et cela lui demande tous les sacrifices. Mais d’un autre côté il ne peut pas nier que Maddie l’attire et cela le bloque dans ses actions…
La Révolte de Maddie Freeman propose un monde futuriste cohérent et réaliste. On se plonge très rapidement dans cette histoire et c’est avec plaisir qu’on suit Maddie dans la découverte de la vraie vie. Ce premier tome est vraiment passionnant et j’ai déjà hâte d’en découvrir la suite.