Age : 15 ans et +
Éditeur : Pocket jeunesse (2015)
530 pages
Note :
Emma vit chez sa tante et son oncle depuis que sa mère, alcoolique, est devenue incapable de s’occuper d’elle. Mais sa tante Carol lui fait vivre un enfer et la jeune fille ne rêve que du jour où elle pourra partir à l’université. Au quotidien, tout le monde ignore son secret, même sa meilleure amie Sara ne sait pas tout.
Le jour où Evan, un nouvel élève au lycée, s’immisce dans la vie d’Emma, son secret est mis en danger car il se pose beaucoup de questions sur les bleus, coupures, marques laissés par Carol. Emma essaye dés lors de ne pas succomber à son charme…
En règle générale les romances ne m’attirent pas du tout. Je trouve ça mièvre, ennuyeux et toujours très idyllique. Des contes de fées pour ados si vous voulez. Ma Raison de vivre, premier tome d’une trilogie, peut au départ faire penser au conte Cendrillon, version young adult. On y retrouve ainsi une héroïne qui n’a plus ses parents pour s’occuper d’elle et s’est retrouvée à vivre chez son oncle et sa tante. La tante Carol est cruelle uniquement envers Emma, qu’elle considère comme la responsable de tous ses maux, et douce avec ses propres enfants. Ajoutez le prince charmant derrière la personnalité d’Evan…Il ne manquait que la bonne fée pour convaincre Emma de se rendre au bal : Sara.
Oui, quand on y pense c’est vraiment Cendrillon cette histoire. Mais pas seulement.
Ce qui m’a attiré dans Ma Raison de vivre, c’est de découvrir comment Emma allait pouvoir gérer, avec son quotidien difficile, une histoire d’amour. Rebecca Donovan met en scène un prince charmant certes puisque Evan est patient, doux, attentionné, gentil… mais Emma n’est pas pour autant prête à le laisser pénétrer dans sa vie car elle sait ce qui l’attend si son secret est révélé et si sa tante Carol apprend qu’elle a un copain. Du coup, la romance se construit tout en finesse et lentement, avec une montée crescendo du jeu de séduction. Une histoire d’amour qui colle bien plus avec la réalité que les coups de foudre qu’on retrouve par dizaine dans les romances traditionnelles.
Ma Raison de vivre n’est pas seulement une histoire d’amour banale entre deux adolescents. C’est aussi l’histoire d’une jeune fille maltraitée par sa tante et, plus inconsciemment, par son oncle. Les raisons pour lesquelles Emma ne veut pas que son secret soit révélé semblent un peu bizarres mais on passera ce détail. Rebecca Donovan montre bien la cruauté et l’hypocrisie de la tante Carol. Plusieurs fois dans ma lecture, j’ai eu envie de voir Emma se révolter tant la violence qu’elle subit est vicieuse et gratuite. Si son oncle est moins cruel, il soutient parfois sa femme dans ses actes en refusant de voir la réalité de la situation… Le conflit entre Carol et Emma est diffus tout au long de Ma Raison de vivre, mais apporte à la romance un vrai plus.
Ainsi, en commençant Ma Raison de vivre j’avais peur que ce joli pavé de plus de 500 pages soit long et traîne en longueur. Au final, les multiples rebondissements de la romance, les scènes où Emma s’échappe de son enfer grâce à Sara ou au sport, les fêtes, les brimades de la tante… permettent au roman d’être toujours intéressant à lire, avec une vraie progression de l’héroïne dans sa personnalité. En connaissant l’amour, elle devient en effet plus forte, plus confiante en elle.
Certains lecteurs se disent que Ma Raison de vivre se suffit comme tome unique de cette trilogie. J’avoue que je suis un peu d’accord avec eux. Il y a un petit cliffhanger à la fin de ce tome-ci, mais il n’était pas forcément nécessaire. J’ignore ce que la suite nous réserve mais j’espère qu’elle se révélera intéressante. Dans tous les cas, j’aurais plaisir à retrouver Emma, Evan et Sara.
En quelques mots :
Ma Raison de vivre est une romance un peu atypique qui rappelle le conte Cendrillon, mais version young adult. En effet, Emma qui vit chez son oncle et sa tante, est maltraitée. Mais soutenue par une bonne fée, sa meilleure amie Sara, elle va peu à peu faire connaissance avec le prince charmant : Evan. On est dans la plus pure romance mais contrairement à d’autres romans du genre, Rebecca Donovan ne fait pas croire au coup de foudre et l’histoire d’amour se construit progressivement, entrecoupée de multiples rebondissements.
J’ai trouvé que l’histoire avait trouvé un bon rythme, que les personnages étaient fouillés. Carol m’a horrifiée et j’ai souvent eu envie qu’Emma se révolte. J’ai adoré la meilleure amie Sara. Ma Raison de vivre a trouvé selon moi le bon dosage entre romance et histoire d’une ado maltraitée. Le roman aurait pu se suffire à lui-même, l’auteur a plutôt fait le choix d’une trilogie, pourquoi pas, en espérant que cela se révèle intéressant.