Queen Kong d’Hélène Vignal

Age :   15 ans et +
Éditeur : Thierry Magnier
100 pages

Note : 4 out of 5 stars

Pour le groupe elle en est une. Une belle. Une vraie. Une grosse. Une sacrée.
C’est ce qu’ils disent dans les commentaires qui font sonner son téléphone à répétition, entre insultes et émojis assassins.
Mais elle choisit de voir, toucher, entendre, goûter. Sans céder à la pression et au jugement de la meute.
Elle joue selon ses propres règles.
Seule ? Peut-être pas…

J’avais entendu parler de la collection L’Ardeur de chez Thierry Magnier, sans avoir eu l’occasion d’en découvrir un des romans publiés. L’ambition de cette collection est assez clair, ainsi le site de l’éditeur explique : « L’adolescence est une période où le corps se métamorphose, où la vie sexuelle commence. Quoi de plus logique, alors, que d’ouvrir notre catalogue à des textes qui parlent de sexualité, de désir, de fantasme. L’Ardeur se pose résolument du côté du plaisir et de l’exploration libre et multiple que nous offrent nos corps. » Pour un public averti donc.

Le roman que j’ai choisi de découvrir dans cette collection c’est Queen Kong d’Hélène Vignal. Je connais cette autrice, j’en apprécie les textes et je voulais la découvrir dans un style différent. Queen Kong c’est l’histoire d’une adolescente qui découvre la sexualité, le plaisir solitaire et à deux, et l’assume. Elle va rencontrer quatre garçons et bientôt les commentaires des autres ne vont pas tarder à pleuvoir autour d’elle et sur Internet. La jeune fille, elle, revendique son droit de vivre sa sexualité comme elle l’entend, de vivre librement ses choix. Elle livre au lecteur le récit de ses rencontres, de ses découvertes intimes. Le texte est érotique mais jamais pornographique, au contraire, la volonté de la collection est bien d’offrir aux lecteurs une autre image du sexe et un récit comme Queen Kong, qui questionne la sexualité des jeunes filles, en est un parfait exemple.

A travers son héroïne, Hélène Vignal évoque aussi d’autres questions comme la liberté sexuelle, le consentement ou le harcèlement dont peuvent être victimes les femmes vis-à-vis de leur corps, de leur sexualité. Le choix du récit à la première personne offre une plongée dans l’intimité même de cette jeune fille, invite le lecteur à se mettre à sa place. On peut ne pas partager son regard, son apprentissage du sexe, mais le message derrière ce court récit, lui fera sans aucun  doute consensus.

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