Age : 12 -15 ans
Éditeur : Thierry Magnier (2017)
250 pages
Note :
Suite à une catastrophe, tous les nouveaux-nés naissent hermaphrodites. Depuis, ce n’est qu’à l’âge de 16 ans que les adolescents choisissent leur sexe. Gaëlle a décidé de devenir une femme, Matt un homme, tandis que Flo hésite encore. Mais le jour où Matt découvre qu’il est un Porteur et atteint d’une déficience, son destin bascule. Les questions émergent aussi : Que cache vraiment la déficience des Porteurs ? Pourquoi l’État les tient-ils sous haute surveillance ?
Le résumé mystérieux de Les Porteurs m’a d’emblée attirée. Clairement, cette dystopie qui sort des chemins battus. Nous voici donc dans un futur où une catastrophe nucléaire a conduit la société à une évolution étonnante : l’hermaphrodisme. Les nouveaux-nés sont conçus artificiellement et surtout ils naissent pourvus des deux sexes. Ce n’est qu’à l’âge de 16 ans que le choix de devenir homme ou femme s’opère après la « Séza ».
Dans ce premier tome de Les Porteurs, nous suivons Matt, qui s’est toujours considéré comme un homme et attend sa Séza avec impatience. Mais lorsqu’il découvre qu’il est en réalité un Porteur, condamné à rester hermaphrodite et de sexe « neutre » encore des années, son monde s’écroule. Dans le même temps, il va aussi s’interroger et découvrir la face cachée de sa société au fil des rencontres et situations liées à sa nouvelle situation…
Le roman évoque avec justesse la question du genre, sujet qui a fait beaucoup de bruits ces derniers temps dans l’actualité. Nous voici entraîné dans un univers futuriste où le choix de son sexe n’est plus un hasard de la nature mais une vraie décision personnelle. Malgré tout C. Kueva montre que ce qui pourrait être considéré comme une chance et une avancée dans la lutte contre les préjugés sexistes se révèle être aussi, et malheureusement, un moyen d’asservissement et de contrôle de la population.
J’ai aimé le rythme de ce premier tome de Les Porteurs. On suit surtout Matt mais il y a quelques passages qui adoptent un autre point de vue et suscitent notre curiosité. L’intrigue se met progressivement en place et se révèle plus complexe que prévue : les premières interrogations sur les enjeux réels de l’hermaphrodisme et des naissances artificielles apparaissent, notamment à la fin. Dès lors, le lecteur voudra comme Matt en savoir plus sur ce qu’il se passe dans cette société. Tant sur les expérimentations des Porteurs que sur ce qu’ils sont vraiment. Le roman s’achève autour d’un mystère sur un des personnages clés de ce premier tome : Lou. Qui est-il vraiment ? Quels sont ses objectifs ?
En conclusion, un premier tome prometteur pour cette trilogie dystopique au scénario inattendu.
En quelques mots :
Le scénario étonnant mais aussi très actuel de Les Porteurs a attiré mon attention. Dans cet univers dystopique où tous les enfants sont artificiellement conçus et naissent hermaphrodites, avant de pouvoir choisir leur sexe à 16 ans, quelle place pour ceux qui ne sont par dans la norme : les Porteurs ? Matt en se découvrant Porteur va ainsi se retrouver confronté aux mystères de son monde.
Un premier tome rythmé qui pose la question du genre. A l’image de Matt on veut savoir quels sont les enjeux de cette société et quels sont ses secrets.