La Planète des singes de Pierre Boulle

Age : 12 – 15 ans, 15 ans et +
Éditeur : Pocket (1963)
190 pages

Note : 5 out of 5 stars

Ulysse Mérou, journaliste, est parti à bord d’un vaisseau spatial pour un long voyage avec le professeur Antelle, et Arthur Levain, son second. Tous les trois se demandent s’il existe des êtres humains ailleurs que sur Terre. Ils finissent par atteindre une planète proche de Beltégeuse : Soror. On y aperçoit des villes, des routes et des paysages curieusement semblables à ceux de notre planète. Peu après s’être posés, les trois hommes découvrent que la planète est habitée par des singes. Capturé, Ulysse Mérou devra faire preuve de son humanité sur cette terre où l’homme ne semble pas avoir évolué…

Si j’ai vu les récentes adaptations cinématographiques de La Planète des singes, je n’avais jusqu’ici jamais eu la curiosité de lire le roman du français Pierre Boulle. C’est finalement une collègue de français qui m’a donnée envie, alors qu’elle même le découvrait pour le proposer ensuite à lire à ses élèves. J’ai donc fait connaissance avec le journaliste Ulysse Mérou qui, au travers un long manuscrit confié à l’espace ( et découvert par deux voyageurs spatiaux), raconte son incroyable aventure sur Soror, la planète des singes.

Le récit commence ainsi au moment où le vaisseau dans lequel Ulysse et ses deux compagnons de voyage, le professeur Antelle et son second, Arthur Levain, s’apprêtent à atterrir. D’abord émerveillés de constater que la planète Soror est habitée, ils s’aperçoivent que si les constructions sont proches de celles de la Terre, la planète, elle, est aux mains de singes intelligents et civilisés, au comportement humanisé. A l’inverse, l’homme n’y est qu’un être sauvage sur lequel les singes se livrent à de multiples expériences comme Ulysse va l’apprendre à ses frais lorsqu’il sera capturé.

Pierre Boulle dans La Planète des singes renverse les rôles. Dans ce roman il s’est inspiré des travaux de Darwin et imagine que ce sont les singes qui ont évolué tandis que l’homme a stagné dans son animalité. Ulysse Mérou, avec toute sa rigueur journalistique, s’attache à décrire avec une précision ethnologique le mode de vie de ces singes et des hommes, qu’il perçoit  depuis la cage dans lequel on l’a enfermé. De manière ingénieuse, Pierre Boulle inverse ainsi les rôles pour mieux s’interroger sur le bien fondé de la propension de l’espèce dominante à s’arroger le droit de disposer des autres espèces selon ses besoins. Ici, l’homme est considéré comme un animal et les singes n’hésitent pas à mener sur eux de multiples expériences.

J’ai passé un très bon moment. La Planète des singes est tout à la fois un roman divertissant et un roman qui suscite émotion et réflexion. Ulysse Mérou, le narrateur, est un personnage attachant dans lequel je me suis identifiée. J’ai été fascinée par la manière dont fonctionne cette planète, pas si différente de la notre. J’ai aimé aussi la façon dont Pierre Boulle nous invite au travers les péripéties de l’histoire d’Ulysse à nous interroger sur ce qui fait qu’une espèce domine les autres : l’intelligence ? la capacité à apprendre ? le progrès ? le langage parlé ?
La Planète des singes est un roman intriguant et qui renferme entre ses pages une véritable réflexion philosophique.

La Planète des singes est un roman qui n’a pas vieilli. Les films qui ont été récemment adaptés de ce livre sont assez loin de l’histoire originale de Pierre Boulle alors la découvrir enfin a été très enrichissant. La fin du roman m’a étonnée mais dénonce aussi entre les  lignes la menace qui guette l’homme s’il cédait à la tentation de tout avoir sans le moindre effort. 

En quelques mots :

Un classique de la  SF française, souvent adapté au cinéma ou à la télévision, et que j’ai enfin découvert. Ce fut une lecture intrigante et passionnante, qui a suscité en moi de nombreuses interrogations et m’a largement fait réfléchir sur notre humanité. Cela tombe bien car c’est exactement ce que souhaitait Pierre Boulle en 1963, lorsqu’il a publié ce livre.
L’histoire d’Ulysse Mérou est une véritable étude ethnologique sur les singes de Soror mais aussi sur les Hommes de la Terre. En effet, les singes de Soror nous ressemblent beaucoup. Et pour cause il s’agissait pour l’auteur de développer toute une réflexion autour des théories évolutionnistes de Charles Darwin. 
L’inversion des rôles hommes/singes est aussi un bon moyen pour nous faire réfléchir sur notre propension à disposer des espèces comme bon nous semble, au prétexte qu’elles ne seraient pas arrivées à notre degré d’évolution.
En une mot, La Planète des singes de Pierre Boulle est une lecture fascinante.

Bookmark the permalink.