Phobos, T1 de Victor Dixen

Age : 15 ans et +
Éditeur :  Robert Laffont : Collection R  (2015)
430 pages

Note : 5 out of 5 stars

La chaîne Genesis lance un programme de télé-réalité révolutionnaire. Six jeunes filles et six jeunes garçons ont été sélectionnés pour un voyage sans retour vers Mars. Leur mission ? Sous l’œil des caméras, ils devront trouver l’élu de leur coeur au travers des rencontres hebdomadaires de six minutes organisées sur leur vaisseau : le Cupido. Au terme d’un voyage de cinq mois, les douze prétendants et prétendantes seront mariés et ils devront donner naissance à une colonie humaine. Léonor fait partie du voyage et quoi qu’elle découvre sur le programme Genesis, il est trop tard pour regretter !

Phobos c’est la nouvelle série de Victor Dixen qui enflamme la toile. Tout le monde ( ou presque ) a le coup de cœur pour ce premier tome dont le résumé, très intriguant, promet une histoire palpitante. Avec un scénario de programme de télé-réalité aussi étonnant, Phobos était inscrit dans mes lectures d’été car difficile de ne pas être interpellée par l’idée originale de Victor Dixen. Quand en plus j’ai commencé à lire les avis enthousiastes de multiples blogueurs sur la toile, résister à cette lecture est devenu impossible !
Vous ne serez sans doute pas surpris d’apprendre que je fais dorénavant partie des lecteurs enthousiastes de Phobos qui attendent avec impatience la sortie de la suite en novembre. Les cinq actes de Phobos ont rythmé les journées où il m’a accompagné, un peu partout, car dés que j’avais un moment à lui consacrer, je me ruais pour le lire !

Phobos mettant en scène un programme de télé-réalité inédit et un peu fou, le roman de Victor Dixen est structuré par des chapitres qui rappellent le vocabulaire du monde du cinéma : « hors champ », « champ » et « contrechamp » permettent ainsi au lecteur d’accéder à tous les détails de l’histoire et donc d’avoir sur les personnages une longueur d’avance.

Côté champ, c’est le voyage vers Mars et la course aux prétendants et prétendantes telle que Léonor, l’héroïne de Phobos le vit au quotidien. Cachant une immense brûlure dans son dos, la jeune fille est déterminée, secrète, taciturne, droite, un brin téméraire et très dure avec elle-même. Ne voulant pas laisser les sentiments prendre le pied sur sa raison, elle a décidé de dicter au jeu et à l’amour ses propres règles, même si s’y tenir ne se révèlera pas toujours facile. C’est une héroïne au tempérament fort qui nous convainc dés les premiers instants car on sait qu’elle ne se laissera pas dominer par les dictats de Genesis et incarnera à merveille, plus tard, le rôle de rebelle… Mais pour l’heure, dans ce tome 1 de Phobos, elle n’est qu’une jeune fille qui doit vivre au rythme des rencontres hebdomadaires dans le parloir, à la recherche du grand amour…

Côté contrechamp, c’est la face cachée du programme de télé-réalité Génésis qui se dévoile. Les organisateurs cachent une terrible réalité sur les conditions de vie qui attendent nos jeunes amoureux, à leur arrivée sur Mars. Serena McBee, psychologue de renom et présentatrice populaire, incarne cette part obscure de l’histoire. D’apparence sympathique et chaleureuse, elle dévoile rapidement son jeu. Manipulatrice, égoïste et hypocrite, elle n’est attirée que par deux choses : l’argent et le pouvoir. Au coeur du scandale Genesis, elle ne reculera devant rien et sera prête à tout sacrifier pour réussir. Ce protagoniste est bien ficelé et bluffant, traduisant de la part de Victor Dixen une critique acerbe de ceux qui sont aux commandes des émissions de télé-réalité.

Enfin, du côté hors-champ, Victor Dixen nous fait découvrir, notamment, un troisième personnage. Il s’agit d’Andrew, le fils d’un des instructeurs du programme Genesis. Son père est mort sans lui expliquer pourquoi il ne voulait pas qu’il aille sur Mars. Il enquête donc sur Genesis et ses découvertes pourraient jouer un rôle très important dans la suite de Phobos.

Phobos est un livre foisonnant et très riche, dont nous découvrons les rouages au fur et à mesure de l’histoire. Avec ses multiples personnalités et les multiples pistes qu’il ouvre dans ce tome 1, on est vite pris par sa lecture. Nous suivons avec autant d’intérêt le programme de télé-réalité que les manipulations autour de ce jeu même si le manque de suspens sur les intentions de Genesis m’a au départ perturbée. Au final, même si le lecteur en sait plus que les prétendants et prétendantes du Cupido, on reste captivé et on se laisse emporter par le rythme de l’histoire et les rencontres amoureuses du programme Génésis !
Victor Dixen est en effet très doué pour nous happer avec son intrigue bien construire et rondement menée qui flirte sur le rêve un peu fou de pouvoir, un jour, voyager et vivre sur Mars. Les manigances mises en œuvre pour faire monter l’audimat, le risque que cours les jeunes astronautes et leurs histoires d’amour nous tiennent en haleine mais nous donnent aussi froid dans le dos. Une chose est sûre cependant, nous continuerons jusqu’au bout l’aventure !

Phobos offre aussi un regard sans concession sur notre société de l’image et de la consommation où, comme dans Hunger Games, la vie des hommes n’a pas beaucoup de prix face au pouvoir et surtout, ici, à l’argent. Tandis que le public se passionne pour de nouveaux animaux de foire. La télé-réalité monte encore d’un cran dans le sadisme. Le pire est peut-être de se dire que l’idée du programme Genesis n’est pas si saugrenue et impossible que ça dans un monde toujours plus en quête de sensationnalisme !

La fin de ce tome 1 de Phobos arrive très vite avec dans les cinquante dernières pages un grand rebondissement qui annonce un tome 2 bien différent de l’apparente ambiance bon enfant et un brin « fleur bleue » des premiers temps…

En quelques mots :

C’est d’abord le synopsis de ce premier tome de Phobos qui m’a interpellée. Cette idée de jeu de télé-réalité où six garçons et six filles devraient tomber amoureux en seulement six minutes par semaine de rencontre, avant de fonder une famille sur Mars, j’ai trouvé ça dingue et terriblement excitant à lire. Ajoutez à ça le risque qui attend nos jeunes prétendants et prétendantes, les manipulations et manigances de Serena McBee, au commande du programme Genesis, et vous avez là les bases d’un roman addictif et efficace.
Victor Dixen, dans une ambiance glaçante, met en scène des personnages fins et extrêmement réalistes qui sont prêts à tout pour atteindre leurs objetifs. Léonor veut trouver l’homme qui l’aimera, elle et son immense cicatrice ; Serena Mc Bee est prête à tout pour faire monter l’audimat et gagner de l’argent tandis que dans l’ombre, Andrew, cherche à découvrir les secrets du programme Genesis.
Pouvoir, argent, manipulation, égoïsme, hypocrisie se cachent derrière le plus beau des sentiments : l’amour, faisant de Phobos un thriller futuriste des plus attractif et passionnant. Victor Dixen se confirme comme étant un auteur hors norme, n’hésitant pas à mélanger dystopie, romance et space opera pour un résultat innovant et déjà très convainquant.
Pas de doute, Lirado sera au rendez-vous en novembre pour la suite des aventures du Cupido sur la chaîne Genesis !

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