Age : 9 – 12 ans
Éditeur : Le Muscadier : Rester vivant (2017)
80 pages
Note : 
Sophia est une élève brillante. Arrivée au collège, tout change. Ses notes baissent, ses amies l’abandonnent, l’angoisse la ronge. Jusqu’à ce jour où elle ne se sentira plus capable de passer la grille de l’école. Elle comprend peu à peu qu’elle souffre de phobie scolaire.
On estime a entre 1 et 3% le nombre d’enfants et d’adolescents qui souffriraient de phobie scolaire. Un mal être encore méconnu et parfois difficile à diagnostiquer qui se traduit par la peur non pas de l’école en tant que lieu mais de ce qu’il pourrait s’y passer. Sophia, la jeune héroïne de ce court roman signé Fanny Vandermeersch, va connaître cette peur et cette incapacité à franchir peu à peu la grille de son collège. Élève de primaire brillante, sa vie au collège se transforme peu à peu en enfer car elle est incapable d’en comprendre les codes et de s’habituer aux nouvelles règles bien différentes du primaire. Ses angoisses affectent bientôt son moral et l’entraîne lentement vers la perte de ses moyens. Ses notes chutent malgré un travail personnel conséquent, ses anciennes amies s’écartent d’elle et elle a du mal à comprendre les autres élèves et les attentes de ses professeurs. La phobie scolaire commence sans qu’elle ne sache mettre les mots sur ce mal qui la ronge.
Le thème de Phobie était inédit pour moi. En tant que professeur-documentaliste je sais que certains élèves sont concernés mais la littérature jeunesse s’en fait assez peu l’écho, comme ce fut longtemps le cas pour le harcèlement scolaire. Pourtant c’est un sujet qui mérite d’être connu à la fois des parents, des enseignants mais aussi et surtout des principaux concernés : les élèves. Loin d’être une lubie, la phobie scolaire peut conduire dans certains cas au suicide d’où la nécessité de poser rapidement un diagnostic et de prendre l’enfant, l’adolescent en charge psychologiquement. La lecture de Phobie permettra ainsi aux parents, professeurs, professionnels de l’école de peut-être mieux identifier la phobie scolaire et y réagir, tandis que les enfants et adolescents se sentiront moins seuls face à cette peur et parviendront aussi à poser les mots sur leur mal être.
Le roman de Fanny Vandermeersch décrit étape par étape la manière dont Sophia va être touchée de phobie scolaire. A travers le journal intime que tient la jeune adolescente au milieu de sa sixième et en cinquième, on voit comment elle devient de plus en plus angoissée par l’école alors même que les vacances sont pour elles synonymes de délivrance. Les mots de Sophia sonnent justes et son regard d’enfant sur les événements nous permet de vraiment nous mettre à sa place. Un roman qui est donc très efficace pour parler de la phobie scolaire.
Pour en savoir plus sur la phobie scolaire : http://www.phobiescolaire.org/
En quelques mots :
La phobie scolaire qui touche pourtant 1 à 3% des élèves est une thématique que la littérature jeunesse aborde peu. Partant de ce constat, Fanny Vandermeersch a écrit un roman dans lequel la jeune Sophia devient peu à peu incapable de franchir les grilles de son collège. A travers son journal intime, nous découvrons les différentes étapes du mal être de l’adolescente et comment elle va aussi réussir à mettre les mots sur ce qui la ronge. L’histoire sonne juste et on se met très facilement à la place de Sophia. Phobie est un roman très efficace pour parler de la phobie scolaire et permettre aux parents, enseignants, professionnels de l’école de mieux identifier la phobie scolaire et y réagir, tandis que les enfants et adolescents concernés se sentiront moins seuls face à cette peur.