Age : 15 ans et +
Éditeur: Hachette Jeunesse : Black Moon (2009)
450 pages
Note :
Après la mort de leur amie Caro, Merle et Jette décident de prendre un nouveau colocataire : Mike. Tous les trois deviennent rapidement amis ainsi qu’avec la copine de Mike, Ilka, jeune fille mystérieuse. Mais un jour, alors qu’Ilka revient de sa psychothérapie, elle est enlevée par Ruben, son frère, artiste brillant et reconnu mais torturé par l’amour qu’il porte à sa jeune soeur. Merle, Jette, Mike et le commissaire Bert se lance à sa recherche, au risque de leur vie.
Le peintre des visages reprend les mêmes personnages que Le cueilleur de fraises, à savoir : Merle, le commissaire Bert, Jette et la mère de celle-ci, mais il se lit très bien sans connaître ce premier épisode car il fonctionne de manière tout à fait autonome.
Le rythme de Le peintre des visage s’accélère au fil de la lecture et la fin arrive au moment où le lecteur s’y attendait le moins. La psychologie de Ruben, frère incestueux qui cherche à renouer avec sa soeur et la forcer à demeurer près de lui, est très bien détaillée et exprimée tout au long du roman. De la même manière, Ilka se dévoile petit à petit au travers de souvenirs confus, plongés dans l’obscurité et le repli sur soi pendant trop de temps.
Autour, le trio évolue : Merle et surtout Jette, entraînées une fois de plus dans l’affaire sans y prendre garde et Mike, petit ami d’Ilka depuis trois ans, inquiet et aux petits soins de celle qui le surprend chaque jour et constitue un véritable mystère dans son existence.
L’histoire sombre et parfois crue de cet inceste, nous entraîne dans un roman noir psychologique passionnant où le sentiment et l’action se marient habilement. Le lecteur, captivé par la tournure de l’histoire plonge dans une atmosphère à part entre peinture, enlèvement et secrets. Faire de Ruben un artiste est une merveilleuse idée, qui permet à Monika Feth de lancer quelques piques de réflexions sur le travail artistique et notamment sur le rôle de la muse, car d’une certaine manière, c’est ce qu’Ilka représente aux yeux de Ruben, au-delà de la simple attirance physique, qu’illustrent plusieurs scènes du Peintre des visages.
L’écriture est parfaite, ni trop facile, ni trop complexe, sachant s’adapter au fil des chapitres au point de vue de chacun et à leurs sentiments : l’alternance permet d’offrir un suspense ménagé au lecteur et de dévoiler toutes les facettes de chaque personnages qui composent le récit. A lire pour tous ceux qui aiment les histoires sombres, les romans noirs et polars !