On ne dit pas Sayonara d’Antonio Carmora

Age :  12-15 ans
Éditeur : Gallimard jeunesse
250 pages

Note : 5 out of 5 stars

Depuis la mort de la mère d’Elise, son père a imposé des règles impitoyables à la maison. Il barricade sa tristesse. Heureusement, au collège il y a l’extravagante Stella, avec son visage qui passe par toutes les lettres de l’alphabet. Et quand mamie Sonoka débarque du Japon, c’est le début d’une révolution. Mais Elise osera-t-elle enfin poser LA question interdite ?

Cette lecture est une pépite que j’ai tardé à découvrir ! Lauréat du concours du premier roman Gallimard Jeunesse, Télérama et RTL en 2023, On ne dit pas Sayonara est un roman extrêmement touchant et délicat pour aborder la question du deuil avec les adolescents. Il est aussi très bien écrit, avec des mots d’une grande justesse.

Elise, 12 ans, orpheline de mère depuis 4 ans, s’est tant bien que mal accommodée des règles strictes imposées par son père depuis le décès de sa femme : ne pas parler de sa mère, ne pas entrer dans la chambre au piano, ne pas parler japonais, ne pas regarder d’animés ni même lire des mangas, … mais lorsque sa grand-mère maternelle japonaise téléphone et s’impose au domicile familial, l’ordre vacille. Pour Elise c’est peut-être enfin la solution pour comprendre pourquoi son père est devenu ainsi, pour poser SA question et aussi l’espoir de ramener de la vie dans une maison trop austère…

J’ai adoré l’écriture d’Antonio Carmara, le naturel qu’il donne à Elise, la manière dont il lui fait raconter comment son père ne veut plus entendre parler de sa femme et de tout ce qui la rappelle. Même si elle souffre de l’absence de sa mère, elle garde un regard optimiste sur son quotidien. J’ai adoré l’originalité de sa passion pour les puzzle et le duo qu’elle forme avec Stella, une ado excentrique qui, comme elle, a dû mal à trouver sa place au collège. Avec elle, Elise parvient à échapper au quotidien et aux règles imposés par son père, en regardant notamment Naruto en cachette…

L’irruption de la grand-mère va également tout bouleverser. Avec une touche d’humour, Antonio Carmora montre comment l’équilibre familial est perturbé et le lecteur est touché par l’évolution de chacun face au deuil. J’ai donc beaucoup aimé cette réflexion autour du deuil mais On ne dit pas Sayonara est aussi intéressant parce qu’il met en scène les différences de culture entre la France et le Japon.

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