Age : 15 ans et +
Éditeur : Gallimard ( 2022 )
230 pages
Note :
En 1999 débutait le casting pour trouver le jeune garçon qui allait interpréter Harry Potter et qui, par la même occasion, deviendrait mondialement célèbre. Des centaines d’acteurs furent auditionnés. Finalement, il n’en resta plus que deux. Ce roman raconte l’histoire de celui qui n’a pas été choisi.
C’est d’abord parce que je suis une fan, comme beaucoup d’autres, d’Harry Potter, que le résumé de Numéro deux m’a interpellée. David Foenkinos imagine ainsi le destin d’un enfant qui aurait pu incarner le célèbre sorcier et n’a pas été retenu, à la dernière minute. Une histoire totalement fictive, jusqu’au nom de ce jeune acteur finaliste éconduit ( Martin Hill) mais construite sur un fait réel : dans la quête frénétique au Harry Potter parfait, il y a bien eu un autre enfant en lice avec Daniel Radcliffe, écarté du projet après avoir passé les nombreuses étapes du casting. On ne peut qu’imaginer sa déception immense.
J’ai trouvé le sujet de Numéro deux très intéressant. Je me suis laissée emporter par toutes les étapes de la vie de Martin Hill, et notamment la première partie du roman dans laquelle on va suivre tout le processus qui aurait pu permettre à Martin d’incarner Harry Potter que l’annonce brutale de son recalage au profit de Daniel Radcliffe vient conclure. Les parties suivantes nous racontent comment Martin va avoir du mal à grandir dans l’ombre du succès. Elles sont fascinantes car Numéro deux explore à travers cet exemple emblématique toute la difficulté à être celui qui échoue aux portes de la gloire. David Foenkinos n’hésite d’ailleurs pas non plus à glisser dans son roman quelques noms de personnes qui ont connu le même sort que son Martin Hill.
Bien sûr Numéro deux est une fiction mais le personnage de Martin Hill imaginé par David Foenkinos sonne juste. Les rebondissements du récit, les espoirs et désillusions du jeune garçon, l’horreur de son adolescence, sa vie de jeune adulte chaotique s’enchaînent avec la crédibilité d’un documentaire. Pour résumer : tout est faux mais tout paraît vrai.