Age : 15 ans et +
Éditeur : Michel Lafon (2018)
330 pages
Note :
Mathilde est née au Centre. C’est une spécimen, une enfant maintenue en gestation artificielle pendant plusieurs année pour devenir dés sa naissance un membre actif et productif de la Communauté. Aujourd’hui, elle est chargée de veiller sur les futures générations de spécimens du Centre. Lorsqu’un mal étrange commence à frapper certaines unités, Mathilde cherche par tous moyens à sauver les spécimens. Ce qu’elle découvre alors pourrait bien changer son regard sur les projets du Centre et de la Communauté…
Le genre de la dystopie continue d’inspirer les auteurs. Ici on se retrouve dans un univers qui nous évoque l’ambiance du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley. Imaginez, ainsi, un futur où les femmes ne sont plus capables de mener une grossesse à terme et que pour palier ce problème, les embryons grandissent dans d’immenses cocons hermétiques pendant 15 ans ! Ils naissent alors déjà presque adultes, prêts à servir la Communauté, en proie à une guerre incessante aux motifs oubliés de tous, avec le peuple extérieur…
Je suis très vite entrée dans ce premier tome de La Nouvelle Arche et le thème du roman n’y est évidemment pas pour rien. En effet, la génétique et ses dérives est un sujet qui m’intéresse et m’interpelle. J’aime bien lire les romans des auteurs qui imaginent des scénarios catastrophes dans ce domaine. Julie de Lestrange m’a séduite avec son univers et on se laisse très vite embarquer par les péripéties du roman. Il n’y a pas énormément d’actions mais c’est ce qui m’a plu car Julie de Lestrange explique très bien le fonctionnement de la Communauté, le rôle du Centre et des spécimens.
A peu près au milieu du premier tome, l’intrigue se lance complètement avec la découverte d’un secret énorme et bouleversant sur les spécimens. L’enquête, encore naissante dans ce premier épisode, laisse présager néanmoins des développements emplis de rebondissements pour la suite. L’ensemble du roman propose une réflexion éthique sur la gestation artificielle et l’eugénisme, et font clairement écho aux débats scientifiques actuels. Ce qui m’a personnellement fait le plus froid dans le dos c’est d’imaginer que l’enfance disparaisse totalement, cela rend soudain la vie bien moins savoureuse pour l’enfant lui-même mais aussi ses parents !
Par ailleurs, j’ai bien accroché au personnage de Mathilde, sur lequel Julie de Lestrange concentre toute son attention. On s’attache à la jeune femme qui découvre, comme dans tous les romans du genre, les travers du monde utopiste dans lequel elle croyait avoir grandi. Ses questions sont légitimes et intéressantes, donnant l’impulsion aux différentes péripéties de l’histoire. En parallèle de son enquête, la jeune femme se pose aussi beaucoup de questions sur sa relation amoureuse avec Marc, un de ses meilleurs amis depuis sa naissance et son petit-ami depuis 2 ans.
En quelques mots :
Une dystopie qui porte une réflexion éthique sur la gestation artificielle et l’eugénisme, deux sujets au cœur des débats scientifiques actuels. L’univers rappelle un peu celui du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley avec ces embryons conçus artificiellement et qui grandissent dans d’immenses cocons hermétiques pendant 15 ans ! Après un temps dans lequel elle présente son univers, Julie de Lestrange se concentre sur l’enquête menée par son personnage principal, Mathilde. On se laisse portée par l’écriture fluide tandis que les interrogations et rebondissements nous tiennent de plus en plus en haleine au fil de la lecture.