Age : 15 ans et +
Editeur : Albin Michel ( 2008)
245 pages
Note :
Sur un frigo, une mère et sa fille s’échangent des joies, des crises, des conflits, des coups durs. C’est la vie qui se dessine et qui fait mal. La mère est atteinte d’un cancer du sein. Tout bascule. Les échanges continuent, l’inquiétude se ressent en quelques lignes. Le temps presse mais l’espoir demeure.
La forme est originale : un roman par post-it, collés sur le frigo familial et qui finissent par former un véritable récit. Au début bien entendu cela surprend, ce quotidien avec des listes de courses, des notes du lycée et des comptes-rendus de travail de la mère. Et puis tout s’accélère avec l’arrivée de la maladie. On se croise, on se dispute on se réconcilie et on se soutien. On garde espoir malgré les complications. La forme du roman traduit finalement bien ce manque de temps, cette absence, cette solitude, ce silence, cette difficulté d’être ensemble et de communiquer.
La sensibilité domine dans Ne t’inquiète pas pour moi d’Alice Kuipers sans jamais tomber dans le mélodrame. Le lecteur se laisse entraîner, touché par ce qu’il sait et ce qu’il devine derrière les mots de ce duo bouleversant.
Finalement tout reste très flou : on ne sait pas vraiment qui est la mère, qui est Claire, ce que la mère et la fille pensent est à la fois vague et précis, on devine plus qu’on écrit, on se glisse dans la peau de chacune et on imagine. Voila la force de Ne t’inquiète pas pour moi. On se laisse surprendre à chaque fois.
Ce court roman si particulier, touche bien plus que de longs discours. Sur internet et dans la presse les éloges ne cessent d’affluer et très franchement, on ne peut qu’approuver. Ceux qui ont connus la maladie, plus encore que les autres, ne pourront être qu’envoutés et bouleversés par Ne t’inquiète pas pour moi.