Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Rageot (2018)
190 pages
Note :
Dans le monde d’Abel, chaque enfant reçoit vers l’âge de 12 ans son mot. Ce mot unique, précieux et intime, conditionne en partie le reste de son existence. Abel s’inquiète, il attend depuis plus de sept mois que son mot lui soit révélé pendant la nuit, mais chaque matin c’est la désillusion. Il vit dans l’angoisse d’hériter d’un mot dérisoire ou ridicule, ou pire, d’un mot noir… Un matin, il découvre le mot de Clara, la fille dont il est secrètement amoureux, tagué en lettres rouges sur le mur du collège ! Qui a pu commettre un tel crime ?
Ce qui m’a interpellée dans Le Mot d’Abel c’est l’originalité du monde dans lequel vit Abel. Si ce monde est très proche du nôtre, il revête en effet une particularité : vers l’âge de 12 ans, chaque enfant reçoit un mot. Précieux, personnel, intime, il influence le futur de son porteur. J’ai trouvé que c’était une très belle idée.
Abel, le héros, attend avec impatience et angoisse de recevoir son mot, qui lui apparaîtra pendant la nuit. Il se demande lequel lui reviendra. En effet, il existe des milliers de mots et de nombreuses catégories pour les classer : les beaux, les forts, les moches, les banals, les noirs… Abel y pense sans cesse tandis qu’il nous décrit son monde, sa vie de collégien et l’affaire qui secoue son établissement scolaire : la révélation du mot d’une élève, un crime !
Au travers du biais de ce « mot » que tous les enfants reçoivent vers 12 ans, Véronique Petit met en scène sous un angle atypique les questionnements de l’adolescence. Image que l’on a de soi, image que l’on renvoie, regard des autres, limites que l’on se fixe, barrière que l’on élève pour ne pas réaliser ses rêves, avenir conditionné sont autant de thème que l’auteure aborde dans Le Monde d’Abel et qui parleront aux adolescents.
Abel lui-même est un adolescent attachant au parcours touchant. Il a perdu ses parents très jeune, se pose énormément de questions et lorsqu’il reçoit son mot, qui n’est pas celui auquel il s’attendait, il s’interroge encore plus. On prend vraiment le temps de découvrir toutes les facettes de sa personnalité et j’ai aimé sa manière de peu à peu prendre en main son destin.
Le Mot d’Abel est aussi porteur d’un message. Véronique Petit pousse son lecteur à réfléchir sur l’influence , parfois néfaste, des autres et nous invite à réaliser nos rêves, sans s’ériger de barrières parce qu’on n’est pas ceci ou parce qu’on est cela.
En quelques mots :
Un roman qui prend pied dans un univers proche du notre, à une exception près : vers 12 ans, chaque enfant reçoit un mot. Précieux, personnel, intime, ce mot conditionne en partie l’avenir de son porteur. Le lecteur suit dans ce monde, Abel, un jeune adolescent de 13 ans qui attend dans l’angoisse son mot. L’intrigue met en lumière les mille interrogations d’Abel, adolescents comme les autres. Le biais du « mot » permet d’aborder des thèmes phares de cet âge là comme le regard des autres, l’image de soi ou l’orientation professionnelle. Une lecture que j’ai personnellement trouvé fascinante, séduisante et très actuelle.