Moi, Simon 16 ans Homo sapiens de Becky Albertalli

Age : 15 ans et +
Éditeur :  Hachette jeunesse  (2015)
320 pages

Note : 4 out of 5 stars

Simon Spier échange depuis quelques mois des emails avec Blue, un garçon de son lycée dont il ignore l’identité. Tous les deux sont gays et tombent peu à peu amoureux l’un de l’autre. Mais dans le même temps, Simon doit à tout prix protéger le secret de son homosexualité, découvert par Martin Addison, un élève de sa classe. Ce dernier le menace de répandre son secret dans tout l’établissement sauf si Simon lui permet de sortir avec Abby…

Ce n’est pas tant pour l’histoire que pour le personnage principal que Moi, Simon 16 ans Homo sapiens, constitue une belle lecture. En effet, si Becky Albertalli crée autour de la recherche de l’identité de Blue, un certain suspens, il n’en reste pas moins que le roman ne se caractérise pas par des rebondissements en pagaille. Il s’agit plutôt pour le lecteur de se glisser dans la peau de Simon et de suivre son quotidien banal d’adolescent. Cours, répétitions de théâtre, échanges par mail avec Blue, discutions entre amis, vie familiale et recherche de l’amour rythment Moi, Simon 16 ans Homo sapiens. Rien de très nouveau reconnaissons-le.

La petite touche original qui fait qu’on a envie de parler de ce livre, c’est le personnage de Simon. Il est gay mais loin des clichés traditionnels que l’on retrouve souvent dans la littérature pour adolescents. Loin d’être ce que j’appelle une « grande folle », Simon est un garçon comme les autres, qui ne cultive ni un look, ni un vocabulaire, ni une attitude excentrique et exagérée. Un ado qui préfère simplement les garçons aux filles mais n’en fait pas non plus le trait unique de sa personnalité. Et c’est ça qui est bien parce que Becky Albertalli, à travers l’histoire d’amour qui se tisse entre Blue et Simon nous fait totalement oublier qu’il s’agit d’un amour homosexuel et c’est ce qu’on attend de la littérature et plus généralement, du regard des gens, aujourd’hui.

Simon est donc un garçon assez attachant et on se laisse facilement emporter dans son quotidien et sa recherche sur l’identité de Blue. Le ton est décomplexé et permet d’aborder sans complexe la question de l’homosexualité. Becky Albertalli a préféré faire le choix d’un roman assez positif et optimisme puisque dans son texte, l’homosexualité de Simon et Blue est très bien acceptée par leurs parents et leurs amis respectifs. Si Simon devra faire face à quelques moqueries au lycée, il sera globalement très bien soutenu.
Le roman aborde toutes les questions qu’un jeune homosexuel peut se poser : Comment on s’aperçoit qu’on préfère les gens du même sexe ? Comment l’annoncer à ses parents ? à ses amis ? Comment l’assumer au quotidien ? Est-ce que ça change sa relation avec les autres ? Le regard des gens ? … A chaque fois Simon s’aperçoit qu’il s’est fait une montagne pour rien. C’est peut-être un brin idéaliste mais Moi, Simon 16 ans Homo sapiens permettra sans aucun doute à des jeunes comme le héros de dédramatiser.

En quelques mots :

C’est d’abord le personnage de Simon qui fait qu’on lit Moi, Simon 16 ans Homo sapiens, avec intérêt car les rebondissements ne sont pas nombreux dans cette histoire et hormis la recherche sur l’identité de Blue, il n’y a pas beaucoup de suspens.
Simon étant gay, Becky Albertalli écrit surtout un roman autour de la question : Comment faire son coming out ? auquel elle adjoint une histoire d’amour un peu originale. C’est une bonne idée car cela dédramatise complètement l’homosexualité et je suis sûre que beaucoup de jeunes se reconnaîtront dans la personnalité et les questions de Simon.
Becky Albertalli évite vraiment les clichés et elle donne un ton juste et décomplexé à son récit. Elle fait de Simon un garçon comme les autres qui n’a qu’une différence : ils préfèrent les garçons. Moi, Simon 16 ans Homo sapiens a une vision très optimiste, peut être un brin idéaliste, mais qui à le mérite d’aborder le coming out et l’homosexualité avec naturel. Un très bon roman sur le sujet.

Lien pour marque-pages : Permaliens.