Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Plusieurs éditeurs possibles (1666)
Note :
Alceste souffre de l’hypocrisie du monde et de l’époque dans lequel il vit. Il est amoureux de Célimène et aimerait bien savoir si celle-ci est sincère avec lui. La menace d’un procès lui donne l’occasion de faire éclater la vérité.
Après la censure de Dom Juan et de Tartuffe, Molière avec Le Misanthrope propose une critique moins directe et violente des mœurs de la Cour du XVIIème siècle en mettant en scène un personnage qui critique l’hypocrisie des gens du Monde. Alceste est donc un personnage qui prêche la sincérité mais dont la bonne foi n’est pas mesurable non plus : ne dit-il pas toujours l’inverse des autres pour se faire remarquer, comme le reproche Célimène ?
Le Misanthrope est une pièce ingénieuse et plaisante où le comique est de mise mais celui-ci est toujours en demi-teinte, le rire toujours jaune. L’action est quasiment absente, la parole règne en maîtresse dans cette pièce statique de Molière. On se croise, on échange et on tente de répondre à la question qui est sur toutes les lèvres : Célimène est-elle sincère dans son amour ?
Mais il n’est pas question seulement du couple Alceste-Célimiène, mais aussi des autres prétendants de la Belle : Acaste, Clitandre et Oronte, ou encore du couple Eliante et Philinte qui peu à peu se révèle et sera le seul à triompher. Les discussions mettent à l’épreuve la sincérité d’Alceste et les procès dont il est la victime viennent le condamner, ce qui peut sembler bien étrange pour le lecteur d’aujourd’hui.
En dépit de cette action quasi-absente, le lecteur du Misanthrope de Molière ne s’ennuie pas et trouve de l’intérêt dans cette pièce dont la renommée, comme toute l’œuvre de Molière est grande. Le Misanthrope est une satire où l’on rit, en dépit de ce que l’on a parfois pu penser à la lecture de cette pièce. C’est une comédie de caractères où l’on dresse toutes sortes de portraits et où le misanthrope est lui-même un personnage paradoxal.
En effet, un misanthrope est normalement une personne qui n’aime pas la compagnie des autres gens du Monde, or Alceste est installé au coeur du salon de Célimène, la coquette, et semble avoir quelques difficultés à quitter la place. Il est d’ailleurs toujours entouré par des personnes de la Cour, et semble aimer discuter avec eux sur l’hypocrisie de la Cour et la sincérité qu’il revendique
Mais Alceste n’est pas aux yeux de Molière l’homme qui a la parole juste, au contraire il se moque aussi de son attitude et tourne en ridicule ses croyances et sa foi dans Le Misanthrope. L’auteur révèle son langage disconvenant par rapport au code galant auquel Alceste veut s’attaquer et le présente surtout comme un jaloux ébauché qui n’a que la sincérité pour défendre sa place auprès des autres.