Age : 12 – 15 ans / 15 ans et +
Éditeur : Robert Laffont ( 2018 )
400 pages
Note :
« Nous sommes au regret de vous informer que vous allez être frappé par une mort prématurée dans les prochaines vingt-quatre heures. Toute l’équipe de Death-Cast est sincèrement désolée de vous perdre. Vivez pleinement cette journée, ok ? »
Le 5 septembre, un peu après minuit, Mateo et Rufus reçoivent chacun le funeste appel. Ils ne se connaissent pas, mais cherchent tous deux à se faire un nouvel ami en ce jour fi nal. Heureusement, il existe aussi une appli pour ça, Le Dernier Ami. Grâce à elle, Rufus et Mateo vont se rencontrer pour une ultime grande aventure : vivre toute une vie en une seule journée.
Et ils meurent tous les deux à la fin est un roman que j’avais repéré depuis un moment notamment parce que son résumé m’intriguait. Bien sûr il est assez commun de s’être un jour demandé à quoi nous consacrerions notre dernière journée sur Terre si tant est qu’il était possible, comme c’est le cas pour Matéo et Rufus, de connaître le jour de notre mort. C’est donc en partant de cette question que tout le monde s’est un jour posée qu’Adam Silvera décide de raconter le Jour final de ses deux jeunes héros.
Au départ, Matéo et Rufus ne se connaissent pas et même s’ils partagent quelques points communs ( leur âge, une situation familiale marquée par le décès ou la maladie, une date de mort) rien ne les destine à passer ensemble ce dernier jour. C’est par l’intermédiaire d’une application ( Dernier Ami ) qu’ils vont se rencontrer et décider de vivre ensemble l’attente de leur mort. Glauque ? a t-on envie de dire et pourtant, Et ils meurent tous les deux à la fin, n’est pas du tout ça. C’est même tout l’inverse : un hymne à la vie. Adam Silvera l’expose dés le début dans une préface, ce roman, il l’a écrit pour inviter le lecteur à être lui-même, à vivre en dépassant le regard des autres ou ses appréhensions personnelles, sans (s’auto/se) censurer, pour ne pas avoir de regret. Comme si chaque jour était le dernier pourrait-on dire.
Le message est bien là mais cette lecture d’Et ils meurent tous les deux à la fin n’a pas pour autant été le coup de cœur que j’imaginais. Je m’attendais à une histoire beaucoup plus rythmée, beaucoup plus intense, beaucoup plus touchante. Matéo et Rufus sont attachants mais ils ne sont pas assez émouvants à mon sens. J’ai ressenti une certaine distance avec eux car leurs sentiments ne sont pas assez développés par rapport à l’épreuve qu’ils traversent.
Le tempo de la narration est aussi lent. Le lecteur les suit dans les différentes rencontres qu’ils font ( une sorte de tournée d’adieu à leurs proches, pour l’un comme pour l’autre), quelques activités qu’ils expérimentent et bien sûr cette amitié qui se noue entre eux au fur et à mesure, fulgurante mais qui ne sonne pas forcément de suite comme une évidence car les sentiments sont contenus comme je le disais. Pour donner un peu de rythme, Adam Silvera a choisi d’alterner le point de vue de Matéo et Rufus, il glisse aussi celui d’autres protagonistes mais cela semble parfois un peu décousu ou inutile.
Au final, Et ils meurent tous les deux à la fin ne m’a pas touchée et captivée à hauteur de mes attentes. J’ai trouvé l’ensemble assez plat et sans m’être ennuyée au point de décrocher complètement, j’ai trouvé que l’histoire manquait de profondeur, d’intensité par rapport à ce que l’on pouvait en espérer. Dommage aussi que le thème de l’application « Death-Cast » ne soit pas davantage exploité, cela aurait peut-être donnée une autre dimension au récit. En effet, c’est plus un prétexte pour dire que Matéo et Rufus connaissent leur date de mort mais à mon grand regret l’auteur n’a pas ensuite fait le choix de davantage tirer ce fil du récit.