Age : 12-15 ans
Éditeur : Decrescenzo éditeurs
200 pages
Note :
C’est la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Corée retrouve la liberté. Depuis le Japon et la Mandchourie, les Coréens survivants reviennent dans leur patrie. Mais ce sont la misère et l’indifférence qui les y attendent. Rentrés les mains vides dans un pays dévasté, ils vivent en parias, sans moyen de subsistance. Mongsil est l’une de ces mendiants. Mais alors que sa famille est déchirée par la pauvreté et que la vie ne lui épargne rien, la petite fille conserve foi en l’amour et en l’humanité.
Ma Soeur Mongsil est une lecture qui sort de mes habitudes littéraires et c’est sûrement pour cela que j’ai eu envie de le lire, poussée par la curiosité de découvrir ce qui est depuis longtemps déjà en Corée, un best-seller. L’histoire se déroule dans les années 1950 en Corée, en pleine période de guerre entre le Nord et le Sud. On va suivre le destin de Mongsil, une jeune fille d’une dizaine d’années, que le destin ne va pas épargner. Alors que sa mère s’est remariée et a fini par l’abandonner, elle part vivre chez sa « seconde mère » et son père. Malheureusement, la guerre et la mort vont rattraper cette famille. En effet, le père est obligé de partir combattre et la belle-mère de Mongsil meurt en couche. Mongsil va devoir veiller sur sa jeune sœur et subvenir à leurs besoins malgré son jeune âge, dans un pays ravagé par la guerre et ses conséquences…
Ma Soeur Mongsil est un roman difficile par le sujet qu’il aborde. Mongsil est issue d’une famille pauvre et la guerre va avoir de lourdes répercussions sur une vie déjà dure. Famine, maisons détruites, insécurité permanente, vie misérable et laborieuse, les plus pauvres manquent de tout dans cette période. La guerre que mène Mongsil est une guerre intérieure, une lutte quotidienne, loin du combat des soldats et des enjeux politiques du conflit. La jeune fille rivalisera d’ingéniosité et de courage pour survivre avec sa petite soeur qu’elle porte sur le dos chaque jour. Le roman ne masque rien, ni l’horreur de la situation de Mongsil, ni le saccage de la guerre : la maladie, les arrestations injustes, la mort…Même si le texte veut aussi toujours pointer la lumière au bout du tunnel avec la solidarité entre les habitants que l’on découvre aussi au fur et à mesure de notre lecture.
Le style d’écriture de Ma Soeur Mongsil m’a au départ un peu déroutée. Ecrit très simplement, avec des phrases courtes et une narration externe, on est assez loin de la manière d’écrire de la littérature jeunesse aujourd’hui ( c’est une impression mais en vrai j’ai un peu de mal à expliquer ce qui m’a perturbée). Peu à peu je me suis habituée et j’ai pu pleinement apprécier ma lecture. Le texte est aussi enrichi de belles illustrations de Lee Chul-Soo.
Un texte fort, sur une enfant confrontée à la précarité et dont le destin sera rattrapé par l’Histoire avec un grand H.