Age : 9-12 ans
Éditeur : Glénat (2004-2012)
48 pages
Note :
Lou est une petite fille qui ne connaît pas son papa, qui vit seule avec sa maman et le petit chat qu’elles ont adopté. Toutes les deux ont une grande complicité, elles jouent à la console, dînent dans des pizzerias… Lou est amoureuse de son voisin d’en face mais, bien sûr, n’ose pas lui avouer… C’est une petite fille très à la mode avec des dons de styliste. Sa meilleure copine s’appelle Mina, et ensemble elles partagent beaucoup de choses. Lou se dit aussi que Richard, qui vient d’emménager sur son palier, pourrait très bien plaire à sa mère. D’ailleurs, elle va se débrouiller pour les faire se rencontrer…
Elles sont rares les séries où les héros vieillissent comme leurs lecteurs. Si les adolescents sont fans de Cédric, Titeuf ou de L’élève Ducobu, ceux-ci sont figés dans un âge précis. Pour Lou, Julien Neel a fait un tout autre choix et chaque tome a vu grandir son héroïne. Alors qu’elle n’a que 9 ans dans le tome 1 ( Journal intime), elle est plus proche des 19 ans dans le 6ème et dernier tome de la série ( L’âge de cristal). Pour le coup, cette idée est intéressante et bien vue car les ados qui ont suivi la petite fille, puis l’adolescente et enfin la jeune femme, arrivent sans cesse à s’identifier dans ses préoccupations qui évoluent en même temps qu’eux : l’amitié, l’amour, la vie au collège, sa mère…etc
Lou est une gamine à laquelle on s’attache facilement et qui nous séduit par son énergie, son caractère, son regard coloré sur le monde. A travers son regard, Julien Neel croque avec humour le quotidien parfois un peu « barré » de Lou. Il faut dire que la petite fille (puis l’ado), est entourée d’un éventail de personnages variés qui viennent pimenter le quotidien : sa mère qui rêve de publier un roman SF, sa meilleure amie Mina, le (nouveau) voisin ( qui deviendra son beau-père), sa copine gothique, sa copine au style « racaille » (au départ) et surtout Tristan, l’amour de sa vie. Au travers chaque album on les voit tous évoluer, grandir (ou vieillir), se transformer… Rétrospectivement, on s’aperçoit que tous on parcourut au fil des albums un sacré bout de chemin. Un peu comme pour nous lorsqu’on regarde en arrière et qu’on voit ce qu’on était à 9 ans, puis 13-14 ans et enfin 19-20 ans. Julien Neel a su capter les différentes étapes qui font d’un enfant un adulte, en passant par la case adolescence.
Mais sur d’autres points, Julien Neel a été moins bon au fil des tomes.
Tout d’abord j’ai trouvé que le dessin avait perdu de ses qualités. Ainsi, j’ai vu un changement de style radical entre les quatre premiers tomes et les deux derniers. Dans le tome 5 ( Laser Ninja) et le tome 6 ( L’âge de cristal), le trait est moins net, plus carré et les cases manquent de détails. C’est très déstabilisant.
Par ailleurs, je crois que le tome 6 est le tome de trop ou alors le tome « ovni ». Concrètement je n’ai pas du tout compris où Julien Neel nous emmenait avec lui, avec cette dimension fantastique qui surgit de nulle part. Je n’ai pas compris à quoi cela servait. Au final, je me suis ennuyée car l’histoire était confuse (entre réalité et fiction) et s’achève sans explication claire. On y voit une Lou âgée d’environ 19 ans, suivant des cours à la fac, s’occupant de son petit frère, vivant avec une mère très occupée et elle est toujours amoureuse de Tristan. La lecture de ce tome ne m’a pourtant pas apporté grand chose. Ce tome final est une très grosse déception pour moi et il ne semble d’ailleurs pas achever la série.
En quelques mots :
Lou est l’une des rares séries qui a fait grandir son héroïne au fil des tomes. Le lecteur s’attache à cette petite fille, puis adolescente et enfin jeune femme dont il partage les interrogations, le quotidien. Ce travail sur l’évolution d’un enfant vers l’âge adulte est très bien saisi par Julien Neel. Le lecteur s’identifie vite à Lou, d’autant plus que les thématiques abordés dans Lou sont universelles : l’amitié, l’amour, la famille, l’école…
Par contre, on regrettera l’évolution du style du dessin en cours de route qui ne fut pas une réussite, et un 6ème et dernier tome étrange dont on ne comprend pas bien le but…