Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Rageot ( 2020)
200 pages
Note :
Jeune influenceuse, Clara reçoit pour son anniversaire 6 billets d’avion. Destination : Lady Elliot Island, une île paradisiaque au large de l’Australie parsemée de terres aborigènes inviolables. C’est un Eden ceinturé par la barrière de corail, où pullulent tortues, raies et requins. Elle invite ses meilleurs amis et, pour corser leurs vacances, deux inconnus… Mais des incidents se multiplient. Sa vision défaille. Ce petit paradis lui réserve-t-il l’enfer ?
J’ai trouvé le sujet du roman Lady Elliot Island intéressant et très contemporain, à une époque où les adolescents passent en effet beaucoup de temps sur les réseaux sociaux et suivent les préceptes des influenceurs. Clara, l’héroïne, est de celle qui compte. Cette jeune toulousaine qui évolue dans un milieu élitiste et riche, a réussi à devenir célèbre sur les réseaux sociaux, non sans faire un peu de mal autour d’elle. Sans scrupule, elle partage sa vie et ses opinions sur les autres, sans retenue sur le web.
Un jour, son père lui offre six billets pour l’ile de Lady Elliot, à côté de l’Australie. Elle choisit scrupuleusement trois de ses amis et surtout propose à ceux qui la suivent de remporter grâce à un jeu concours les deux dernières places. Même si les vainqueurs ne sont pas ceux qu’elles espéraient l’aventure commence…et va s’annoncer pleine de rebondissements ! La première surprise ? Pas de connexion internet sur place…
Dés les premiers pages, le lecteur mesure l’égoïsme de Clara et surtout dans quel univers ( très déconnecté de la réalité ) la jeune fille évolue. Difficile, au départ, de s’attacher à elle tant elle nous agace par son attitude, ses réflexions. Néanmoins, au fur et à mesure de l’histoire et de la tournure des événements, Clara nous apparaît de moins en moins antipathique. Lady Elliot Island se construit alors comme un récit initiatique : à travers l’expérience qu’elle va vivre, Clara reviendra différente.
Rapidement, le roman Lady Elliot Island prend les allures d’un thriller lorsque les premiers événements qui surviennent sur l’île vont se produire. Quelqu’un cherche à nuire à Clara mais qui et pour quelle raison ? Un fil rouge qui maintient le suspens tout au long de notre lecture.
J’ai bien aimé les thèmes traités dans ce livre : la jeunesse dorée, privilégiée, égocentrique / les réseaux sociaux et la loi du paraître, du « like » à tout prix / le harcèlement / l’amitié ( parfois superficielle, d’autre fois inattendue). Clara est un personnage caricaturale, extrême ( surtout au début ). Heureusement elle évolue et elle va peu à peu prendre conscience que la vie n’est pas toujours idyllique. Elle apprend aussi que les gens sont loin d’entrer dans des cases et sont parfois bien différents de ce qu’on pense d’eux au premier regard. Au final, Clara va faire l’expérience de la vie, la vraie.
Lady Elliot Island est un roman qui se lit vite, très accessible. J’ai bien aimé la trame de fond mais j’aurais néanmoins aimé que l’histoire soit davantage étoffée, complexe, complète. J’ai trouvé que Christophe Guillaumot avait des pistes intéressantes mais qu’il ne les creusait pas assez. J’aurai aimé en savoir un peu plus sur le mal qui ronge les yeux de Clara, connaître davantage sa relation avec ses parents, ses amis…le texte reste à mon sens parfois trop en surface et va un peu trop vite dans toutes les situations qu’il met en scène. En outre certaines interrogations sont un peu écartées ou traitées trop succinctement. Le roman ne fait que 200 pages et cela se ressent un peu par rapport à toutes les possibilités qu’il offrait. Il y avait de quoi offrir un thriller plus riche et plus intense.