Age : 12 – 15 ans
Éditeur : L’Ecole des loisirs : Médium (2012)
210 pages
Note :
Kevin Pouchin vit dans une famille où tout ce qui pourrait relever le niveau intellectuel de leur cerveau est bannit. Dés lors, pas question de lire un livre ni même de se rendre dans une bibliothèque. Pourtant, un jour, pour fuir les humeurs de sa mère, et alors que les vacances de février commencent, Kévin décide d’entrer se réfugier au chaud dans la bibliothèque de sa ville. Il y fait la rencontre de la première de la classe, Laurie (qu’il déteste) et d’une étonnante ancienne bibliothécaire : Irène. Ensembles, elles vont lui montrer un autre visage de la lecture et d’autres possibilités pour son avenir…
A lire le résumé d’Holden, mon frère, on peut croire que Fanny Chiarello va simplement démontrer par a + b, au lecteur qui n’aimerait pas lire, tous les bienfaits de la lecture, à commencer par l’augmentation des notes à l’école et le développement de l’intelligence. Mais se serait rater une grande partie du roman que de ne voir en Holden mon frère que LE roman qui réconciliera l’adolescent détestant lire, avec la lecture (même si, ça peu marcher !)
En fait, dans Holden, mon frère, le lecteur fait surtout la rencontre d’un adolescent attachant, lucide et drôle auquel on compatira ou s’identifiera. Ainsi, Kévin ne voit dans la lecture aucun intérêt et surtout il a bien compris que dans sa famille lire et parler de façon un peu trop soutenue est une honte. Malheureusement pour lui (mais pas pour nous), Kévin va se retrouver un peu par hasard dans une bibliothèque et en charge de lire un livre au titre un peu nunuche : l’Attrape-cœur. Un livre qui bouleversera tout dans son quotidien de » beauf » bien rangé.
Holden, mon frère est un roman très distrayant et amusant à lire par le style très humoristique que Fanny Chiarello emploie au travers les propos de Kévin. Elle dépeint avec humour les petits clichés du quotidien dans lequel Kévin vit. Un héros dont l’univers et la famille nous rappelle ceux de Mathilda dans le roman du même nom de Roald Dahl. C’est cliché et très exagéré, certes, mais c’est très bien vu et surtout très drôle à lire. Kévin pose sur les membres de sa famille un regard très ironique et acerbe tout en étant très attaché à chacun de ses membres et notamment la petite Eva, jeune double de lui-même.
Avec Holden, mon frère, le lecteur est assuré de passer un bon moment de lecture car il se passe de nombreuses petites choses dans le quotidien de Kévin, bien au-delà de la simple découverte du plaisir de lire : une famille qui rappellerait la famille Groseille dans La Vie est un long fleuve tranquille avec une mère au bord de la crise de nerf, un père qui apparaît et disparaît sans cesse, un frère et une grande sœur qui ne manient pas vraiment la langue de Molière à l’inverse d’une petite sœur, Eva, épatante pour ses trois ans.
Et puis il y a aussi une première de la classe amoureuse du cancre, une mamie très vindicative et prête à tout pour défendre les Belles Lettres, la peur de se faire repérer par le frère ou le père dans une bibliothèque …et beaucoup, beaucoup d’événements qui font que la vie de Kévin Pouchin est loin d’être un long fleuve tranquille, justement !
Une panoplie de personnages parfois caricaturaux mais terriblement attachants qui nous embarquent dans une histoire truculente de la première à la dernière page. Holden, mon frère est un très bon divertissement !