Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Dargaud (2016)
80 pages
Note :
Haytham est né en 1996 à Deraa en Syrie. Peu à peu il voit son pays se lever contre son dirigeant : Bachar El-Assad. Avec les membres de sa famille, il participe aussi aux manifestations contre le régime. Jusqu’à ce que la vie à Deraa deviennent trop dangereuse.
La guerre en Syrie occupe souvent une place dans les journaux télévisés. Pour les plus jeunes, comprendre la situation de ce pays dont le début de la guerre remonte à 7 ans, se révèle parfois complexe. Haytham, une jeunesse syrienne est peut-être l’occasion d’avoir une première approche de la situation. En effet, cette BD est l’adaptation de l’histoire vraie d’un jeune syrien aujourd’hui âgé de 20 ans et réfugié en France, dont l’enfance et l’adolescence ont été marquées par la révolution puis la guerre en Syrie. Grâce à Nicolas Hénin au scénario et Kyungeun Park au dessin, Haytham Al-Aswad témoigne de la crise syrienne et permet au plus grand nombre de découvrir le déroulement des événements, du rêve d’un printemps arabe (comme en Tunisie, en Égypte), à la tragédie actuelle de la Syrie.
J’ai trouvé que cette bande-dessinée était particulièrement intéressante pour une première approche de la question syrienne. En découvrant le témoignage d’Haytham, le lecteur découvre aussi le sort d’une partie de la population syrienne, même si le jeune homme reconnaît aussi avoir eu beaucoup de chance. La BD montre très bien comment la révolution va peu à peu s’installer dans le pays et quelles sont les méthodes de Bachar El-Assad pour mettre fin à la rébellion. La famille d’Haytham est particulièrement impliquée. En effet, le père fait partie des leaders des opposants et témoigne souvent à la télévision ou sur internet, tandis que des cousins sont très impliqués dans les manifestations puis combats. Haytham lui même participe aux manifestations et suit ensuite, depuis la France, de très près l’évolution de la situation de son pays.
Accessible dès le collège, Haytham une jeunesse syrienne est une BD à promouvoir auprès des ados. Nicolas Hénin a su simplifier sans pour autant minimiser, les situations et rendre le texte compréhensible pour le plus grand nombre. Les dessins en noir et blanc de Kyungeun Park sont aussi très beaux et donnent à la BD sa fluidité.
Par contre j’ai trouvé le ton parfois un peu froid et je n’ai pas réussi à m’attacher particulièrement à Haytham. Même si c’est évoqué dans la BD, je ne suis pas non plus sûre que le parcours d’Haytham soit le plus représentatif de la situation des milliers de réfugiés syriens. Mais cette bande-dessinée permet en tout cas de mettre au moins un nom et un visage derrière les nombreux migrants qui ont demandé secours aux pays en paix. L’ensemble reste chargé d’espoir.
En quelques mots :
Une bande-dessinée autobiographique qui témoigne de l’histoire d’un enfant et adolescent confronté à la révolution puis la guerre en Syrie, qui devra finalement se résigner avec sa famille à partir. Haytham, une jeunesse syrienne met un nom et un visage derrière les nombreux migrants qui ont demandé secours à la France. Nicolas Hénin a su raconter avec simplicité et efficacité le parcours d’Haytham, tandis que les très beaux dessins en noir et blan de Kyungeun Park donne à l’ensemble de la BD toute sa fluidité. Accessible dès le collège, cette BD est donc intéressante pour une première approche de la question syrienne.