Age : 15 ans et +
Éditeur : Milan jeunesse (2014)
385 pages
Note :
Nathan est le fils d’une sorcière blanche et d’un sorcier noir. A cause de son père Marcus, le Conseil se méfie de lui depuis sa naissance. A 14 ans, il se retrouve enfermé dans une cage la nuit et subit des violences au quotidien pour éprouver son corps et son moral. Mais Nathan a décidé de fuir, de retrouver Mercury, d’obtenir les trois présents qui feront de lui un sorcier, et surtout, de retrouver son père…Tout ça avant son dix-septième anniversaire.
Le paquet est arrivé et à l’intérieur se trouvait un livre emprisonné dans une ficelle grossière. Un petit papier accroché indiquait « libérez-moi ». L’ambiance d’Half Bad était posée et le lecteur sentait bien qu’avec cette couverture noire et rouge, le roman de Sally Green risquait fort d’être sombre. La lecture de l’incipit, écrit à la deuxième personne du singulier, a confirmé ces premières impressions.
Ce premier tome d’Half Bad est un roman qui nous plonge dans une ambiance singulière où la violence est à la fois physique et morale. Le héros, ou plutôt l’anti-héros, est le narrateur de l’histoire. Il s’appelle Nathan et c’est l’unique enfant issu d’une union entre un sorcier noir et une sorcière blanche. Son père est un sorcier sanguinaire qui amène le Conseil, à se méfier de Nathan dés sa naissance.
Au travers les six parties que comporte ce premier tome d’Half Bad, Sally Green raconte le parcours de Nathan depuis sa naissance : le dégoût de sa mère pour lui, son enfance chez sa grand-mère avec ses demies-soeurs et son demi-frère, ses visites au conseil, son séjour chez Célia, son enfermement, sa fuite, sa quête de Mercury et de son père Marcus,… Le propos est souvent dur, les scènes sont souvent très noires et il n’y a pas beaucoup de place pour le bonheur, la joie et l’amour dans Half Bad, malgré l’intérêt de Nathan pour Annalise, une jeune sorcière blanche.
La force d’Half Bad ne tient pas seulement dans un texte atypique et bien construit, mais aussi dans la personnalité même de Nathan. Sally Green s’intéresse beaucoup à la psychologie de ce garçon qui au fur et à mesure de notre avancée dans l’histoire montre toute sa complexité. Difficile pour le narrateur de voir s’il agit comme un sorcier blanc ou comme un sorcier noir. Ce travail fin sur la personnalité du héros est saisissant et suscite notre intérêt.
En quelques mots :
Ce premier tome d’Half Bad surprend par la singularité de son récit et du personnage principal qu’il met en scène. Cassant les codes traditionnels de l’opposition entre le bien et le mal, entre le noir et le blanc, Sally Green, imagine une personnalité opaque, floue qui sera tout au long d’Half Bad, décortiquée. Le roman est sombre, parfois d’une grande violence morale et physique, mais il nous prend aux tripes, nous interpelle, nous touche.
Un texte parfois dur qui demande qu’on s’y arrête.