Age : 12 – 15 ans
Éditeur : L’École des loisirs : Médium (2010)
200 pages
Note :
Toni Canetto ne sait pas vraiment qui il est alors il cherche des réponses pour trouver sa véritable identité intérieure. Est-il le garçon qu’on veut qu’il soit ou au contraire doit-il s’ouvrir à la part de féminité qui grandit chaque jour un peu plus en lui. Dans cette quête il fera deux rencontres : d’abord avec une chanson et ensuite avec Rose, une prostituée. Deux rencontres qui bouleverseront son être à jamais.
Jean-Noël Sciarini je l’ai découvert récemment avec son roman Tarja. E n flânant dans la bibliothèque de ma commune je suis tombée sur ce livre. Bien avant d’identifier l’auteur du roman, l’histoire m’a interpellée car le sujet qu’il aborde dans Le Garçon bientôt oublié, la transsexualité, est un sujet qui n’est pas forcément beaucoup traité en littérature jeunesse.
Il y a très longtemps, j’ai lu La Face cachée de Luna de Julie Anne Peters qui abordait ce thème et on peut dire que le roman de Jean-Noël Sciarini est complètement différent. Alors que le roman de Julie Anne Peters évoquait la transsexualité à travers le regard d’une soeur qui observe les transformations de son grand – frère, Sciarini lui se glisse dans la tête de Toni Canetto, un garçon de 16 ans en quête de lui-même.
Dans ce roman Jean-Noël Sciarini démontre toute la complexité des pensées de Toni par une écriture travaillée et soignée, qui part de tous les côtés, mais avec une progression linéaire, comme pour mieux retransmettre les mille réflexions qui assaillent l’adolescent. Toni ne sait plus qui il est, où il en est et s’emmure dans ses pensées jusqu’à ce qu’une chanson, signée Antony Hegarty le sorte de sa torpeur. Cette voix le pousse vers Paris où il va voir le chanteur en concert puis rencontre Rose, une vieille prostituée qui lui donne la force d’assumer petit à petit son identité, son unicité. A son retour Toni ne sera plus le même…mais cela je vous laisse le découvrir.
Le garçon bientôt oublié aborde la transsexualité mais plus généralement l’identité à un âge où on se doit de l’accepter de plus en plus : être fille, être garçon, devenir femme, devenir homme, le chemin se révèle parfois complexe pour les ados trop marqués par les stéréotypes. A chacun sa manière de se construire son identité, au-delà des conventions pourvu qu’on s’y reconnaisse, semble dire en filigrane Jean-Noël Sciarini.
Comme Tarja, Le Garçon bientôt oublié est un roman fort et singulier qui ne laisse pas indifférent et suscite l’intérêt.