Age : 12 – 15 ans, 15 ans et +
Éditeur : Delcourt
190 pages
Note :
Kanami vit seule avec son grand frère qui, meurtri par le décès de ses parents, finit par s’isoler et traiter sa jeune soeur de façon abjecte. Possédant une certaine somme d’argent suite à l’héritage, Kanami décide de l’utiliser pour louer un grand frère dont le but sera de passer du temps avec elle, de l’emmener faire du shopping ou tout simplement, de s’occuper d’elle.
Au départ c’est le titre assez interpellant ( et un brin ambigu ) de ce manga qui m’a attirée alors que je regardais les mangas disponibles dans la bibliothèque de ma ville. J’ai emprunté le premier tome sans trop savoir si cette histoire allait me convaincre et si le contenu n’allait pas dévier ( oui, pour les mangas, je me méfie pas mal encore…trop de mauvaises surprises) et j’avais donc quelques craintes sur cette relation entre un adulte et une adolescente. Finalement j’ai adoré les quatre tomes de Frère à louer et la très belle relation frère – soeur qui va se nouer peu à peu, au delà de leur accord initial.
Frère à louer c’est donc l’histoire d’une orpheline, Kanami. Elle est élevée par son frère depuis le décès de ses parents mais elle est surtout livrée à elle-même car son frère, enfermé dans sa chambre, passe son temps à la rabrouer depuis la mort des parents. Une situation que Kanami vit très mal bien qu’elle continue de faire bonne figure en public. Une situation qu’elle ne comprend pas non plus car auparavant son frère était très attentionné. Un jour, elle fait la connaissance de Makoto. Ce dernier, sensible à l’histoire de la jeune fille, accepte la curieuse proposition de Kanami : devenir un grand-frère, contre rémunération.
Au fil des quatre tomes de Frère à louer on voit donc la relation entre Makoto et Kananami évoluer. En effet, Makoto a beau être loué, il prend soin d’elle, fait des activités qui vont la rendre heureuse et ce n’est pas tant parce qu’il a besoin de l’argent mais parce qu’il a reconnu en elle la solitude qui était autrefois la sienne. Il va avoir à coeur de lui faire passer de bons moments, de l’intégrer aussi dans son quotidien. Leur relation sera parfois tumultueuse, le vrai frère de Kanami n’appréciant pas l’intrus et la jeune fille ayant elle-même du mal à accepter le « contrat » qu’elle a avec Makoto.
Le propos est très touchant, on va découvrir peu à peu le récit personnel des trois personnages principaux et on va aussi être tenu en haleine par la question qui est au centre du manga : pourquoi le frère de Kanami est-il devenu si méchant ? In fine, Frère à louer parle avec justesse de solitude, de maltraitance et de ce qui fait une « famille ».