Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Le Rouergue : doAdo Noir (2011)
60 pages
Note :
Nour est différente. Elle ne pense pas que le lac auquel on interdit l’accès depuis toujours, soit aussi nocif que l’armée le prétend. Elle l’observe, jour après jour et se pose des questions sur cette ville, ce monde dans lequel elle évolue. Et si tout le monde se trompait ou mentait ?
Voila un bien court roman d’anticipation, presque une nouvelle. L’histoire de La Fille sur la rive, écrite par Hélène Vignal, se concentre sur un seul et unique personnage : Nour. Les autres personnages, ne sont évoqués que de très loin : les parents, les enfants, les soldats, la maîtresse. Tout reste vague sauf la personnalité de la jeune fille, que cette dernière sonde elle-même en permanence.
La Fille sur la rive d’Hélène Vignal, c’est l’histoire d’une jeune adolescente qui ne se sent pas inscrite dans le monde dans lequel elle vit, c’est l’histoire d’une ville-prison géante, marquée par le travail dés quinze ans, l’aliénation de la population et la vie réduite au plus ennuyeux : étudier, manger, travailler, dormir… il n’y a pas beaucoup de place pour le loisirs et la réflexion dans cette société qui semble totalitaire.
Mais Nour, elle, se pose des questions, parfois gênantes pour les autorités car à force d’observer le lac, un monstre noir aux yeux de la population, elle ne le trouve pas si terrifiant que cela. Au fil des jours l’idée qu’il serait simplement inoffensif émerge dans son esprit. Elle est en quête de vérité et elle, déjà si décalée, le devient encore plus.
La Fille sur la rive d’Hélène Vignal est un roman assez bref, peut-être trop car l’idée est intéressante et aurait mérité d’être creusée un peu plus, d’où ma tendance à dire qu’il s’agit plus d’une nouvelle que d’un roman. C’est intéressant à lire, sinistre aussi mais il se dégage une atmosphère de ce texte qui fait qu’on ne décroche pas, qu’on souhaite aller jusqu’au bout avec Nour.
La fin est assez attendue car évidente mais au delà de ça, c’est une bonne histoire avec un style qui suggère la tension en intercalant des articles de journaux, de lois, au milieu des pensées de Nour. L’action est quasiment absente même s’il ne se passe pas rien, seulement Nour vit les événements de façon assez passive, à l’image de l’attitude des habitants. Quelques scènes sont horribles à imaginer mais elles sont évoquées de façon très glaciale, symbolisant le monde dans lequel vit Nour. Au final, La Fille sur la rive d’Hélène Vignal est un roman très sombre qui se lit rapidement et dont la taille décevra peut-être certains.