Age : 15 ans et +
Éditeur : Pika ( 2023 )
210 pages
Note :
Seijin Gesui est un jeune mangaka amateur. Il partage son temps entre l’écriture et le dessin de ses œuvres, et son petit boulot de livreur de journaux. De nature introvertie, ses journées se suivent et se ressemblent jusqu’à la visite d’une fan du nom de Megumi Saitô. Subjuguée par l’un de ses mangas, elle tenait absolument à faire sa rencontre. L’histoire serait simple s’il ne s’agissait que d’une simple groupie, mais Seijin découvre rapidement que vivre est un combat de tous les jours pour Megumi…
Série en 12 tomes, Une Fille atypique est le premier manga que je lis sur le thème de l’autisme. Cette critique est basée sur les deux premiers tomes parus pour le moment.
L’histoire est destinée à un public averti ( donc plutôt pour des élèves lycéens minimum ) car il aborde des problématiques très fortes en lien avec le TSA ( Trouble du Spectre Autistique ) de Megumi Saitô, l’un des deux personnages principaux. La vie n’a pas été clémente envers elle. En effet, elle a grandi dans un environnement familial et scolaire particulièrement violent et malmenant. Dés lors, au delà du TSA dont elle souffre elle aussi des troubles psychologiques, fait parfois preuve de violences envers elle-même ou les autres, est sujette à des crises d’angoisses et est parfois traversée de pensées suicidaires. Un personnage à la psychologie complexe et difficile mais aussi très intéressant à découvrir.
En parallèle, le lecteur découvre Seigin Gesui, un jeune mangaka qui gagne sa vie en réalisant des mangas érotiques mais réalise aussi des mangas sur des adolescents rejetés et mal dans leur peau. C’est parce que Megumi est fan de ces derniers qu’elle a décidé de rencontrer Seijin et contre toute attente elle va rester vivre chez lui. Un brin tiré par les cheveux, on le concèdera, mais cela permet de donner à l’histoire son cadre pour explorer le mal être de Megumi. Au fur et à mesure, la personnalité de Seijin aussi se révèle, car le jeune homme n’est pas non plus un profil ordinaire, même s’il offre une présence réconfortante et rassurante pour Mégumi.
J’ai trouvé le sujet très intéressant. Je ne saurais dire si c’est une fidèle représentation des TSA ( peut-être une version plutôt négative, dur de ce type de trouble ) mais le manga est préfacé et enrichi du regard d’Healthy Alie, créatrice de contenus culinaires vegan, elle-même autiste et qui a à cœur de sensibiliser les autres aux Troubles du Spectre Autistique, pour éviter les stéréotypes et les clichés encore trop souvent véhiculés sur les réseaux sociaux notamment.
Le duo Megumi – Seijin est original. C’est à travers des scènes de leur quotidien qu’on découvre leur personnalité. La patiente de Seijin à l’égard de Megumi est vraiment touchante. L’ambiance n’est pas toujours pesante, bien au contraire, mais lorsque les crises de Megumi arrivent elles sont impressionnantes et terrifiantes. Leur décryptage est là aussi intéressant.