Age : 15 ans et +
Éditeur: De La Martinière jeunesse (2011)
380 pages
Note :
Christopher rêve de devenir agent secret et décide de travailler à la morgue de Petoskey pour le docteur Mogley. Dés le premier jour il est confronté au cadavre de Mitch Blaylock et découvre que le shérif et le docteur ont menti sur la mort de ce dernier : en effet, celui-ci ne s’est pas suicidé mais a été tué de cinq balles ! Il n’en faut pas plus à Christopher pour se lancer sur le mystère, en compagnie de la magnifique Tina, journaliste au Courrier, intriguée elle aussi par l’affaire.
Des bons polars noirs, on en trouve peu dans le secteur jeunesse alors lorsqu’il y en a un qui vaut le coup, il ne s’agit pas de la rater. C’est à cette catégorie qu’appartient Un été à la morgue de John C. Ford. Premier roman de cet auteur américain, le livre est, même si c’est une première expérience, une véritable réussite.
Le récit débute sur les chapeaux de roues par sa première phrase : « Lorsqu’à dix-huit ans on tire sur quelqu’un dans un lieu public, à deux heures du matin, on attire inévitablement l’attention ». Cette première phrase complétée au titre alléchant et à l’histoire qui se met en route très rapidement, donne le ton et impossible dés lors de ne pas être captivé par Un été à la morgue.
Le principal atout du roman de John C. Ford c’est sa richesse narrative et les multiples rebondissements qui l’accompagnent jusqu’aux dernières pages ou presque. Au fur et à mesure de la lecture, le lecteur se retrouve immergé dans l’enquête et a du mal à décoller de l’histoire car chaque chapitre d’Un été à la morgue nous donne envie de poursuivre.
Le récit est complexe, bien structuré et surtout le mystère ne se résout pas avec une évidence limpide comme c’est parfois le cas dans les polars pour la jeunesse. Au contraire on est aux côtés de Christopher et Tina et on suit les mêmes directions qu’eux jusqu’à ce que tout s’éclaire et nous laisse bluffé.
Pots-de vins, magouilles et corruptions sont le coeur des thèmes d’Un été à la morgue et donne un côté sombre, digne d’un thriller, au roman de John C. Ford.
Christopher et Tina sont deux personnages très attachants et la jeune femme est souvent source de comique par les slogans qu’affichent ses T-shirts qui ne masquent rien de sa beauté. De quoi détendre un peu l’atmosphère tendue et palpable de Petoskey tout au long d’Un été à la morgue. Autour d’eux évoluent d’autres personnages, vite cerné : le shérif, l’avocate Kate Warnes, le policier Tim, Daniel, Julia, Dana, Mike ou encore l’avocat Lowell, le docteur Mogley et le maire. Finalement l’histoire se construit autour d’un nombre restreint de personnages secondaires, ce qui permet d’être au coeur de l’enquête. Le tout est assez réaliste bien que l’on ne voit que dans les romans des ados de dix-huit ans enquêter sur des meurtres ! mais c’est aussi ce qui est séduisant dans Un été à la morgue.
Ainsi, John C. Ford propose un polar noir rythmé à destination des young adults.