Age : 9 – 12 ans
Éditeur : Milan jeunesse (2012)
90 pages
Note :
Gaspard fait sa rentrée en sixième dans un nouveau collège et très rapidement il devient la tête de turc d’Anthony. Chaque jour les moqueries et les mauvais coups se multiplient mais jusqu’où peut-on aller sans le regretter ensuite amèrement ?
Comment a t-on pu en arriver là ? c’est la question qui sous-tend la lecture de l’Enfer au collège et anime notre curiosité d’un bout à l’autre de cette histoire pas si imaginaire que ça.
En effet, c’est un fait divers comme il en existe malheureusement bien d’autres qui a un soir de 2009 interpellé Arthur Ténor : dans l’émission Sept à Huit de TF1, une mère témoignait des souffrances endurées par son fils au collège. Fort de ce thème d’actualité, c’est donc dans L’Enfer au collège qu’Arthur Ténor a décidé de mettre en scène ces moqueries, violences verbales et physiques qui s’abattent parfois sur les jeunes collégiens et lycéens.
L’Enfer au collège alterne le point de vue de la victime, Gaspard, un garçon un peu timide, amoureux de la nature et du grand air, collectionneur de coquillages, et le point de vue du bourreau, Anthony, un garçon costaud, en apparence sûr de lui et qui a envie d’affirmer sa personnalité. Cette mise en perspective est intéressante et le ton adopté est volontairement le plus neutre possible. Arthur Ténor énonce et décrit les situations, sans juger, comme un spectateur externe pourrait les voir. L’histoire s’écrit, se déroule page après page tandis que la tension entre les deux garçons monte jusqu’à ce qu’elle devienne trop forte pour éviter quelques dégâts…
L’Enfer au collège n’est ni un roman moralisateur, ni un roman qui doit inspirer de la pitié pour les victimes du harcèlement à l’école, mais c’est un roman qui va au coeur de la bête noire des écoles, plonge dans le quotidien des ados et témoigne des situations douloureuses qui peuvent parfois se produire.
Le final est moins dramatique qu’on pourrait le croire mais il réserve quand même quelques stupeurs qui pourtant ne semblent pas du tout fantaisistes ou exagérées. En 90 pages, Arthur Ténor a su cerner tous les drames qui se jouent dans les cours de récrée et livrer un roman poignant.
L’Enfer au collège est un roman que j’invite à faire lire à tous les collégiens et même lycéens pour que chacun comprennent ce qu’il peut se produire lorsque l’on va trop loin. C’est un roman idéal pour aborder le thème du harcèlement et de la violence scolaire au travers une histoire simple et quotidienne qui semble s’être produit à côté de chez nous. Comment en effet ne pas se rappeler, comme l’auteur, de quelques épisodes malheureux où l’on a vu des ados réduits en miettes par les moqueries ou même avoir été soi-même une victime.
Après le roman, Arthur Ténor laisse la parole à un de ces parents qui a assisté impuissant et trop tard au harcèlement de son enfant à l’école. Un témoignage poignant qui donne à l‘Enfer au collège une plus grand résonance encore.
Un texte sensible, bien raconté, bien écrit, juste et à côté duquel il ne faudrait pas passer.