L’Enfant papillon de Gabrielle Massat

Age : 12 – 15 ans
Éditeur :  Hachette jeunesse (2015)
400 pages

Note : 4 out of 5 stars

Lorsque son mentor Dimitri est arrêté, le monde de Maïa s’écroule. Condamné à la torture par sa faute, elle a trente jours pour le libérer et fuir la Cité.
Mais pour y parvenir, Maïa devra franchir les Murs de la Cité et rallier l’Extérieur dont on est sans nouvelle depuis la Grande Epidémie.
Espionnée par sa hiérarchie, épaulée par Zéphyr, un tueur à gages et Nathanaël, un  jeune homme opprimé pour sa différence, Maïa va tout faire pour retrouver l’Enfant papillon, un être légendaire qui détiendrait le moyen de sortir…

L’Enfant papillon est un livre que l’on doit à une jeune auteur née en 1991 : Gabrielle Masat. C’est aussi un des romans finalistes du Tremplin Blackmoon de 2014 qui donnait la chance à des auteurs jamais publiés, de l’être enfin.

Roman « one-shot », L’Enfant papillon navigue sur les tendances de la littérature jeunesse actuelle : la dystopie et le roman post-apocalyptique. Gabrielle Massat ne révolutionne pas vraiment les deux genres mais le pitch, bien que très conventionnel, se révèle convainquant au fur et à mesure du livre.
Ainsi, dans L’Enfant papillon, le lecteur est entraîné au 23è siècle, 97 ans après la Grande Épidémie qui a contraint les habitants à rester enfermés à l’intérieur des Murs de la Cité. Cette dernière est dirigée par l’armée et la vie y est très spartiate et difficile. Maïa rêve de partir et de découvrir l’Extérieur mais ses recherches n’avancent pas. Jusqu’à ce que Dimitri, son mentor, découvre l’histoire de l’Enfant papillon. Mais il est arrêté avant d’avoir pu lui révéler ce qu’il sait et la jeune fille va devoir trouver rapidement cet être légendaire pour le sauver et quitter la Cité…

Si  le pitch de L’Enfant papillon est de prime abord assez traditionnel, Gabrielle Massat parvient à proposer un roman de qualité à travers une histoire cohérence, efficace, bien construite et bien écrite, en seulement 400 pages.
Je ne pensais pas être autant intéressée par cette histoire mais la plume de Gabrielle Massat a su m’entraîner dans le parcours semé d’embûches de Maïa, Zéphyr, Nathanaël et Dimitri.
L’univers est décrit avec soin, les personnages sont intéressants et fouillés, l’intrigue est bien menée et la quête de Maiä est haletante. Je me suis vraiment laissée de plus en plus porter par les événements au fil de ma lecture de L’Enfant papillon.

Cette lecture m’a rappelée « l’époque » où les dystopies étaient moins nombreuses et surtout tenaient en un seul livre. J’ai essayé d’avoir sur L’Enfant papillon un regard qui ne soit pas celui d’aujourd’hui, mais plutôt celui de l’époque où la dystopie émergeait. En prenant ce recul, en oubliant tout ce que j’ai lu déjà dans ce genre littéraire, j’en suis arrivée à la conclusion que L’Enfant papillon avait vraiment de quoi séduire des adolescents qui découvrent ce genre.

J’ai aussi énormément accroché aux personnages. Gabrielle Massat leur a donné à chacun une véritable personnalité. Maïa est forte, déterminée et un brin téméraire. Elle est aussi très attachante et prête à tout pour ceux qu’elle aime. Zéphyr est un tueur à gages extraordinaire et surprenant, qui derrière sa capacité à tuer de sang froid, cache aussi des lambeaux d’humanité. Enfin, Nathanaël, le Lazul opprimé pour sa différence et ce qu’il représente, est un personnage touchant et réaliste sur sa condition.
Gabrielle Massat a vraiment formé un trio détonnant et sympathique, où chacun semble à sa place.

L’Enfant papillon se divise en trois temps. Trois parties qui nous donnent le temps de découvrir l’univers de Maïa, Zéphyr, Nathanaël et Dimitri, ainsi que de voir les personnages évoluer en trente jours. Trois parties qui structurent le récit et nous guident vers la fin. Trois parties où les rebondissements et les découvertes, parfois inattendus et parfois plus prévisibles, viennent donner du rythme au texte.
La fin est ouverte, ce qui m’a rappelée la fin de Le Passeur de Lois Lowry, laissant aussi la possibilité à Gabrielle Massat de développer une suite à L’Enfant papillon.

En quelques mots :

Si vous cherchez un roman qui change des dystopies et des romans post-apocalyptiques du moment, passez votre chemin. L’Enfant papillon de Gabrielle Massat est clairement dans l’air du temps. Le pitch n’a rien de très inédit mais pourtant ce « one-shot » (ce qui constitue déjà une vraie qualité) mérite qu’on y jette un vrai coup d’oeil.
J’ai été la première surprise. Je ne m’attendais pas à être autant happée par l’histoire de Maïa et de son parcours en compagnie de Zéphyr et Nathanäel pour libérer Dimitri, trouver l’Enfant papillon et sortir de la Cité. C’est pourtant ce qu’il s’est produit : l’histoire m’a emballée.
Les qualités de L’Enfant papillon de Gabrielle Massat tiennent en quelques mots : une écriture soignée et précise, une intrigue cohérente et bien menée, un récit structuré et efficace, une quête haletante et avec des rebondissements judicieux. 400 pages, pas une de plus pour mettre en place une histoire intéressante, qui tient la route du début à la fin. Plutôt pas mal pour un premier roman !

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