Eden, fille de personne de Marie Colot

Age :   12 – 15 ans / 15 ans et +
Éditeur : Actes Sud Junior
250 pages

Note : 5 out of 5 stars

À presque seize ans, Eden a déjà porté quatre noms de famille, vécu dans trois foyers sociaux, deux états américains, de Salt Lake City à Page en Arizona. Depuis son dernier abandon, Eden cache un terrible secret qui l’empêche d’envisager un avenir meilleur. Alors qu’elle réclame son émancipation, son éducateur l’oblige à s’inscrire dans une nouvelle agence d’adoption. Il lui faut à nouveau supporter tout ce cirque des catalogues d’enfants et des défilés où elle devra se « vendre » pour décrocher de nouveaux parents. Autour d’Eden gravitent un beau garçon mystérieux avec un sweat à capuche, des dizaines de chiens et de chats, un fan de course à pied qui pose de drôles de questions, et un vieux couple aimant prêt à l’accueillir.

Je me souviens avoir découvert avec une certaine stupeur le documentaire de Sophie Przuchodny Etats-Unis, enfants jetables, à sa sortie en 2016 et dont Marie Colot s’est inspirée pour écrire Eden, fille de personne. Dans le documentaire, on découvre ce que je ne pensais pas pouvoir exister : le marché de la réadoption ( le « rehoming ») tel qu’il est autorisé dans certains états américains. Pour faire simple, les adoptants peuvent tout à fait décider de mettre fin à l’adoption d’un enfant pour quelques motifs que ce soit…Eden, l’héroïne de ce roman a ainsi connu quatre familles différentes. Aujourd’hui, elle est de nouveau sur le marché de l’adoption. Les photos, les speed-dating, les rencontres pour se vendre auprès de parents potentiels…Eden connaît et à 16 ans elle n’y croit plu…

Eden, fille de personne m’a replongée dans les souvenirs du documentaire de Sophie Przuchodny sur le « réhoming ». J’ai redécouvert ce système et j’en reste toujours aussi choquée, je dirais même plus écœurée. On suit le parcours touchant d’Eden, on découvre cette adolescente rebelle au cœur tendre, tout simplement désabusée, le temps d’un été. On plonge dans son quotidien, dans ses sentiments les plus intimes. Le ton n’est jamais larmoyant, mais au contraire très réaliste. Eden se bat avec ses émotions, son passé, son identité et son histoire. Elle a vécu des drames, un en particulier, et même si c’est dur pour elle d’y croire, de se laisser aller, elle va aussi vivre un dernier espoir avec deux nouveaux adoptants : les Knight.

Eden, fille de personne est une lecture originale et très intéressante, sur un sujet qui n’est presque jamais abordé. La thématique est dure et cruelle mais Marie Colot offre un texte optimiste. A lire et faire découvrir sans hésiter !

 

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