Age : 12-15 ans
Éditeur : Le Rouergue : doAdo (2015)
60 pages
Note :
Eben est un adolescent qui vit en Namibie. Il a la particularité d’avoir des yeux bleus dont il a un peu honte car ils lui rappellent une partie douloureuse de l’Histoire de son pays. En effet, ses yeux sont le témoignage des massacres et des viols perpétrés par les Allemands au début du XXe siècle contre sa tribu, les Hereros.
Elise Fontenaille, comme pour Les Trois soeurs et le dictateur ainsi que La Cité des filles choisies, construit son récit autour d’un événement historique. Dans Eben ou les yeux de la nuit, elle raconte le très méconnu génocide perpétré par les Allemands envers les Hereros, en Namibie, au début du XXè siècle. Le roman ne se passe pas à l’époque mais raconte la vision de ce massacre par un adolescent namibien marqué par cette épisode de l’Histoire à cause de la couleur de ses yeux : bleus. Il livre au lecteur un récit fort et poignant qui raconte comment s’est déroulé ce génocide.
Eben ou les yeux de la nuit n’est pas vraiment un roman mais plutôt un docu-fiction. En effet, le personnage d’Eben est plus prétexte au récit historique pur dans lequel Elise Fontenaille nous livre la chronologie des événements, raconte les massacres, la vie des habitants, les persécutions… Pour cela, Eben ou les yeux de la nuit est intéressant car le lecteur découvre que la Namibie a également souffert d’un grave génocide au XXème siècle.
Néanmoins, le choix du docu-fiction ne m’a pas beaucoup emballée. En effet, j’aurais aimé découvrir l’histoire de ce génocide à travers un texte plus dynamique, plus vivant et moins documentaire. Je pense que j’aurais préféré lire un témoignage qui soit plus proche de Ne Tombe jamais de Patricia McCormick, aussi riche en contenu historique, et à mon avis plus captivant. Au final j’ai parfois un peu décroché du récit…
Par contre j’ai bien aimé la tournure finale de l’histoire. La décision que prend Eben m’a séduite et je l’ai trouvé très pertinente.
A noter : L’auteur a également publié, au même moment, chez les adultes, un autre roman sur cet événement : Blue Book.
En quelques mots :
Eben ou les yeux de la nuit est un récit saisissant et fort sur un événement méconnu en Occident : le génocide de Hereros en Namibie. Le roman s’apparente plus à un docu-fiction dans lequel Eben est le narrateur. Cette lecture, riche de sens, éclaire notre connaissance sur ce sujet mais son traitement, en seulement 60 pages, reste néanmoins un peu rapide.
De plus, l’histoire, bien que poignante, manque un peu de « péripéties » pour réussir à captiver un lectorat d’adolescents. On aurait aimé un témoin plus impliqué, vivant véritablement les événements racontés. C’est en tout cas ce que j’attendais en commençant Eben ou les yeux de la nuit, et du coup j’ai malheureusement été déçue de ce côté là.