Age : 15 ans et +
Éditeur: Plusieurs éditeurs possibles (1863)
Note :
Le narrateur fait la connaissance de Dominique de Bray alors qu’il séjourne chez un ami. Devenant proche de celui-ci, ils passent ensemble leurs soirées d’été et automne. Un jour, Dominique apprend la mort de son vieil ami Olivier d’Orsel et en vient à raconter au narrateur l’histoire d’un amour impossible. Le récit commence alors que Dominique est encore enfant, revenant brièvement sur son bonheur aux Trembles, domaine en campagne, il raconte l’arrivée d’un précepteur, Augustin suivit, quatre ans plus tard d’un départ au collège. C’est là qu’il fait la connaissance d’Olivier, de l’oncle et des deux cousines de ce dernier : Julie et Madeleine. Dominique tombe amoureux de Madelaine mais il s’en aperçoit que trop tard, lorsque celle-ci est promise à un autre : M. de Nièvres…
Dominique d’Eugène Fromentin est une œuvre assez méconnue et peu étudiée dans le milieu scolaire. Ce récit publié en 1863 est sans doute l’un des derniers romans romantiques du XIXème siècle et préfigure déjà l’Éducation sentimentale de Flaubert. Basé sur un amour compromis par le mariage de l’être aimée, Dominique est une histoire sensible et psychologique où le héros fait l’apprentissage de lui-même. Dominique est un être attachant dont on suit le renoncement à l’amour avec compassion. Les épisodes se succèdent, sans incident, marque d’un temps qui passe, inévitablement.
Mélancolie, tristesse et désespoir sont les marques de ce roman bien écrit, au style lyrique qui nous emmène dans des descriptions magnifiques. Eugène Fromentin qui était avant tout un peintre transpose par l’écriture des paysages, des portraits comme je n’en avais jamais lu encore. Écriture annonçant Proust par des descriptions synesthésiques qui renvoient aux bruits, odeurs, impressions, … les paysages s’animent sous nos yeux tandis que les portraits sont saisis d’un regard. On assiste chez Dominique à une véritable fusion avec la nature, autre caractéristique du courant romantique.
Dominique est un roman court mais passionnant, qui ne plonge pas le lecteur dans l’ennui comme on aurait pu le croire. L’histoire rappelle celle de la Nouvelle Héloïse, de Jean-Jacques Rousseau et nous emporte dans un autre siècle, où les sentiments étaient dépeint certes avec retenue mais aussi puissance. Une belle découverte.