Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Flammarion (2013-2014-2015)
48 pages
Note :
Silésie, dans les années trente…Trois enfants, Max, Hanna et Werner sont les meilleurs amis au monde et rêve de devenir aviateur mais la menace de la Seconde guerre mondiale est chaque jour plus forte. Max est juif et il va devoir fuir aux Etats-Unis.
Des années plus tard, engagé dans l’US Air Force, Max est pris pour un autre et est soupçonné d’être un espion nazi. En effet, il ressemble à l’Allemand Werner Königsberg, son ami d’enfance… Et si les chemins de Max, Hanna et Werner étaient amenés à se croiser à nouveau ?
Dent d’ours est une bande-dessinée en trois tomes qui raconte deux histoires en même temps. La première se déroule dans les années trente et met en scène Max, Hanna et Werner, enfants. On découvre leur profonde amitié et leur passion commune pour l’aviation tandis que les premiers événements anti-juifs se produisent autour d’eux…et tandis qu’Hanna et Werner rejoignent les jeunesses hitlériennes alors que Max restent en retrait…
La deuxième histoire se passe pendant la Seconde guerre mondiale et met en scène l’évolution des anciens amis dans cette guerre. Max est l’ennemi d’Hanna et Werner mais la ressemblance de Max avec ce dernier va l’amener à plonger dans la gueule du loup et à se confronter à son passé…
J’ai trouvé la construction de ces deux histoires en parallèle, très pertinente. Cela permet d’une part de comprendre l’embrigadement des adolescents par le système nazi, mais aussi de découvrir la Seconde guerre mondiale du point de vue de l’aviation. L’alternance des deux histoires permet d’apporter un rythme intéressant au récit et les souvenirs d’enfance donnent aux trois bandes-dessinées Dent d’ours de la fraîcheur et aussi de l’humanité à chacun des trois héros, quelque soit leur action dans la Seconde guerre mondiale.
L’histoire de Dent d’ours est solide et mêle plusieurs thématiques en même temps : l’amitié, le drame psychologique, la guerre, l’aviation et aussi l’espionnage puisque Max va s’infiltrer chez l’ennemi… L’ensemble est dense et bien documenté. Il faut dire que Yann et Alain Henriet ont fait des recherches avant de s’attaquer à ce projet.
Le dessin, que l’on doit à Alain Henriet n’est en revanche pas vraiment à mon goût, trop classique je trouve. Ce côté rétro est sans doute volontaire mais au départ, ça m’a un peu surprise. Cela dit, on s’habitue et au niveau des couleurs, l’ambiance très différente entre les deux histoires, se matérialisent avec justesse : univers ensoleillé, lumineux, rayonnant pour l’enfance tandis que pour la période dans la Seconde guerre mondiale, c’est plus sombre et plus noir.
A noter : le premier tome de Dent d’ours a reçu le prix Angoulème des collégiens en 2014.
En quelques mots :
Dent d’ours réunit deux histoires ayant les mêmes personnages mais dont l’action se situe à des époques différentes. En effet, certains passages racontent l’enfance de Max, Hanna et Werner, tandis que d’autres racontent leurs actions dans la Seconde guerre mondiale. Un conflit qui oppose Max à Hanna et Werner car Max est juif…
Une trilogie qui explore plusieurs thématiques ( amitié, drame psychologique, guerre, espionnage, monde de l’aviation) avec habileté. Des bandes-dessinées efficaces et aux dessins un peu rétro qui nous entraînent dans l’ambiance de l’époque et au coeur de l’Histoire avec un grand H.