Age : 15 ans et +
Éditeur : Gallimard jeunesse : Scripto (2013)
160 pages
Note :
En plein cours de mathématiques, Louise, brillante élève de Terminale S se sent mal. Dans les toilettes elle accouche seule d’un enfant dont elle ne savait rien, qu’elle n’a pas attendue, ni désirée.
Assaillie de questions, Louise ne sait pas comment faire face à ce bébé. Qui est son père ? pourquoi ne se rappelle t-elle de rien ? que va t-elle faire ? comment l’accepter ?
Au fil des jours, au sein d’un centre d’accueil spécial, grâce au personnel médical, à ses amis, elle va réapprendre à vivre et essayer de tisser un contact avec son bébé…
Il y a dans La décision ni idylle, ni joie de la maternité, ni envie d’être mère, ni instinct maternel, ni parents heureux de cette naissance, ni fin heureuse. Mais il y a la vérité et la justesse des mots d’Isabelle Pandazopoulos qui évoque avec une émotion partagée et violente, le déni de grossesse. La décision, est un roman intense et bouleversant qu’on prend comme une claque. Chaque phrase, chaque chapitre est un coup que l’on reçoit en plein visage et qui n’exprime qu’une seule chose : la rage ! Entre les lignes, on ressent aussi la peur, l’angoisse, l’incompréhension, le malaise…
Dans l’histoire de Louise et de cet enfant, Noé, qu’elle n’a pas vu venir et n’a pas désiré, il y a le témoignage fort de toutes ces femmes confrontées à une situation semblable. Cette situation n’a rien d’heureux et Isabelle Pandazopoulos montre à travers ce récit les multiples interrogations qui traversent toutes celles qui ont vécu un déni de grossesse.
Isabelle Pandazopoulos, évoque tout à la fois les sentiments de Louise face à cet événement imprévu, mais aussi, elle laisse la parole aux proches de la jeune femme : les parents, le personnel de santé, son ami Samuel, Thibault…etc. Cette alternance des regards donne à l’histoire une justesse encore plus grande et nous imerge totalement dans ce quotidien bouleversé à jamais.
La décision est un roman dont on sort sonné et chamboulé, qu’on a reçu comme ça, en plein dans la figure et qu’il est finalement bien difficile de critiquer, de présenter.
En fait, c’est un de ces romans qui dépassent les autres lectures dont on a du mal à dire ce qui nous a plu, ému dedans si ce n’est tout. Un de ces romans qu’on ne pourra jamais vraiment oublier, même après des années, tellement il touche un sujet sensible et nous touche au plus profond de nous même, particulièrement quand soi-même, on est une femme.
Je n’ai pas vécu l’histoire de Louise mais pourtant j’ai ressenti exactement les mêmes sentiments qu’elle et de ses proches. Je me suis identifiée à elle, j’ai pensé comme elle, j’ai été triste comme elle, alors même que notre histoire est différente…C’est peut-être aussi ça la prouesse d’Isabelle Pandazopoulos : avoir un style qui nous oblige à plonger au coeur des pensées de chacun et écrire une histoire qui ne laisse personne indifférente.
Après On s’est juste embrassés, un roman fort et violent déjà, Isabelle Pandazopoulos raconte une toute autre histoire mais le résultat est le même : on ne peut passer à côté !