Age : 15 ans et +
Éditeur : Pocket jeunesse (2011)
510 pages
Note :
L’Europe n’est plus ce qu’elle était. Dorénavant les blancs, surnommés les Cornes d’Ivoires, sont les esclaves des habitants de l’Afirik (ancienne Afrique) et subissent les mauvais traitements de leurs maîtres. Mari est une jeune esclave de Ker Samba au service de la fille de Sare Samba, Lisha. Son quotidien est dur mais elle s’en sort plutôt bien jusqu’à ce que la mort de sa mère la conduise dans une situation dangereuse et bouleverse à jamais son quotidien…
Lorris Murail renverse l’Histoire en créant un roman d’anticipation où les Noirs de l’Afirik ont pris le contrôle de Septentrion (ancienne Europe) suite à la Peste. Les Blancs, surnommés les Cornes d’Ivoires, deviennent dés lors des esclaves et passent leur vie à rêver de liberté.
Mari, dont le lecteur suit le parcours peu avant la mort de sa mère, apparaît dés le départ comme une fille au destin bien différent même si elle a du mal à l’accepter. Les épreuves qu’elle va subir tout au long des 500 pages de ce premier tome de Les Cornes d’Ivoires vont jouer avec sa foi, ses convictions, son courage et sa détermination dans la quête de liberté. Elle rêve de vivre une vie libre mais la redoute en même temps. Au cours de Petite sœur blanche, elle va se confronter au monde qui l’entoure et sortir de son village natal pour des villes et des lieux toujours plus brutaux.
Le premier tome de Les Cornes d’Ivoires est dans l’ensemble bien réussi et captivant malgré des longueurs et une action qui tarde à se mettre en place. Lorris Murail aurait pu faire plus court mais sans doute a t-il eu le soucis de bien décrire en amont l’univers, le quotidien de Mari, avant de se lancer dans son aventure.
Le thème du renversement de la situation actuelle, c’est-à-dire faire de l’Afrique le pays maître et placer les Noirs en haut de l’échelle, m’a fait penser à la série de Malorie Blackman, Entre Chiens et loups, mais la façon dont Lorris Murail traite Les Cornes d’Ivoires est totalement différente. Seul le fond environnemental demeure tandis que Mari vit une histoire bien différente de Séphy et Callum.
C’est un premier tome très prometteur que Lorris Murail nous propose avec Petite soeur blanche. Un roman empreint d’humanité, de réflexions contre l’esclavage, le racisme et le mépris de l’étranger. Le discours est un peu engagé et passe très bien sans que le lecteur est l’impression d’avoir un texte politique en main. L’histoire est intéressante et inédite tandis que Mari est une héroïne attachante qui ne semble pas plus douée que les autres, avec un caractère, des qualités mais aussi des défauts. Elle est très réaliste et on se glisse très bien dans sa peau. A suivre !