Le Concours de nouvelles de Jo Hoestlandt

Age :  12 – 15 ans

Éditeur : Magnard ( 2019 )

150 pages

Note : 3 out of 5 stars

Orane a décidé de participer à un concours d’écriture. Bonne en français, alléchée par le prix de 300 euros, elle se dit que ça ne devrait pas être trop difficile sauf qu’elle ne sait pas sur quoi écrire !  Après un incident qui l’éloigne d’une nouvelle camarade de classe, Orane se remémore une amitié douloureuse. Et si elle tenait là son sujet ? Mais comment raconter ce souvenir ?

Ma lecture récente de Vue sur mer, de la même autrice, m’avait beaucoup touchée et j’ai commencé Le Concours de nouvelles, confiante. Le thème du roman, sur l’acte d’écriture, avait aussi de quoi me séduire. Malheureusement, autant le dire d’emblée, c’est une lecture qui m’a moins emportée que Vue sur mer, malgré des qualités.

Côté positif, j’ai trouvé que dans Le Concours de nouvelles Jo Hoesland explique bien les difficultés que suscite l’écriture d’un texte et les étapes pas toujours évidentes du processus d’écriture. Orane se pose de nombreuses questions au fil de l’avancée de son texte et celles-ci sont crédibles. Les jeunes auteurs amateurs s’identifieront donc sans peine à Orane et cela pourra leur donner envie d’aller au bout de leur aventure, comme la jeune fille. Orane est d’ailleurs une jeune fille touchante et originale. Elle est à la marge des ados d’aujourd’hui et porte un regard franc et mature sur ses congénères.  Sa nouvelle nous tient aussi en haleine. On veut absolument savoir ce qu’il s’est passé entre elle et Sylvie. La chute sera une vraie surprise, comme toute nouvelle digne de ce nom !

Autre point positif de Le Concours de nouvelles, la réflexion intéressante sur l’amitié que Jo Hoestlandt interroge à travers le double récit d’Orane. La jeune fille va ainsi se demander, références littéraires à l’appui, ce qu’est un ami, ce qui fait l’amitié et aussi comment on devient ami avec quelqu’un.

Côté négatif, j’ai trouvé que l’écriture manquait de dynamisme car il y a peu de péripéties. Le roman s’adresse à un public très ciblé : ceux qui écrivent. Les autres jeunes lecteurs n’arriveront pas à se laisser emporter et auront du mal à accrocher à Orane et sa personnalité si singulière pour une ado de son âge.
Par ailleurs, si la nouvelle d’Orane nous tient en haleine, j’ai trouvé dommage que la jeune fille arrive dés le début à écrire tout de suite bien, sans revenir sur ce qu’elle a écrit. Peu crédible quand on parle des étapes de la création car le brouillon, les ratures, la correction…tiennent une large place ! La fin de cette nouvelle est très brutale et peu choquer car elle manque d’explication, d’accompagnement. On a bien l’effet « je ne m’y attendais pas », mais c’est un peu trop fort à mon goût. La personnalité de Sylvie aurait mérité d’être davantage explorée car elle reste une ado très nébuleuse, à l’attitude incompréhensible.

Pour finir, il est dommage que Le Concours de nouvelles présente des incohérences aussi fortes sur le fonctionnement d’un collège. Orane peut s’enfermer dans les toilettes et appeler ses parents sans que l’on s’inquiète, par exemple. Que dire aussi de la vision du CDI et du professeur-documentaliste ( qu’on appelle par son prénom…) dans ce roman ? Je tatillonne mais certes Hélène est sympa, cependant j’aimerais bien qu’on arrête de véhiculer l’idée d’un CDI toujours fermé/vide…C’est  d’une part faux, et d’autre part très agaçant.

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