CIEL, T2 : Le Printemps de l’espoir de Johan Heliot

Age : 15 ans et +
Éditeur :  Gulf Stream  (2015)
230 pages

Note : 4 out of 5 stars

2030. Le monde est structuré par une Intelligence Artificielle baptisée CIEL. C’est elle qui gère l’ensemble des réseaux électriques et informatiques de la Terre. Un jour, CIEL décide de prendre le contrôle pour établir un monde plus écologique. Après un hiver très rude, le printemps débute et apporte avec lui de nouveaux espoirs pour la famille Keller dont les membres, séparés, tentent de survivre au règne du CIEL…

L’Hiver des machines, premier tome de la tétralogie CIEL était aussi réussi que prometteur. Plongé dans ce futur pas si lointain où une Intelligence Artificielle prenait le contrôle des vies humaines pour établir un monde nouveau, le lecteur découvrait les premiers bouleversements engendrés par cette situation au sein de la population, en suivant le parcours de cinq membres d’une même famille : les Keller. Le printemps de l’espoir reprend le récit quelques semaines après la fin du premier tome. Construit selon la même logique que L’Hiver des machines, nous suivons, à chaque chapitre, un des membres de la famille, découvrant comment la situation, pour chacun a évoluée et surtout, va évoluer !

Tomi, le grand-père ermite et ancien reporter survit dans son abri survivaliste avec les enfants et la femme qu’il a recueilli mais il a besoin de médicaments et devra donc descendre dans la vallée, à ses risques et périls. Peter, le fils de Tomi a rejoint la résistance et devient un de ses leaders. Sarah, l’ex belle-fille de Tomi est toujours contrainte de diffuser la parole du CIEL, s’attirant les foudres de la population. Du côté des petits-enfants de Tomi, la situation n’est guère meilleure. Thomas, le lycéen se voit confier une mission délicate de sélection qui l’horrifie, tandis que Jenny, l’ex-étudiante aux Beaux-Arts de Berlin a réussi à fuir la capitale Allemande avec son nouveau petit ami, mais cumule les soucis car outre le fait qu’elle vive dorénavant dans l’illégalité, elle est aussi tombée enceinte !

J’aime toujours autant l’idée d’alterner la narration pour vivre l’histoire de CIEL et découvrir toute la barbarie qui se gâche derrière l’Intelligence Artificielle qui a pris le contrôle de la vie sur Terre. Johan Heliot continue de multiplier dans son histoire les clins d’œil aux pires dictatures et le déroulement de la Seconde guerre mondiale. Chacun, dans la famille Keller réagit à sa manière à la situation, mais tous se rejoigne autour d’un verbe : résister.

Deux questions structurent ce second tome de CIEL : Quelle place CIEL va t-il laisser aux humains dans le cadre de la Nouvelle Ere ? Qu’arrive t-il à ceux qu’on catalogue comme « improductifs » ? A travers le parcours et les découvertes de Tomi, Sarah, Peter, Thomas et Jenny, le lecteur découvre la terrible réalité sur le monde que l’IA envisage de créer et frissonne sur ce futur qui ne nous attire pas!

J’ai trouvé Le Printemps de l’espoir moins addictif que le premier tome de CIEL car il y a moins l’effet de surprise. Dans ce tome, on découvre surtout les effets des nouvelles directives de CIEL sur l’homme, ses condition de survie et les choix auxquels chacun est confronté : abdiquer ou résister. La dernière partie du roman est plus rythmée et riche en rebondissements inattendus, donnant envie de découvrir la suite des péripéties qui attendent la famille Keller dans le tome 3 de CIEL : L’été de la révolte.

En quelques mots :

Après un hiver rigoureux, le temps clément du printemps pourrait apporter une once d’espoir à tous ces hommes et femmes qui vivent dorénavant sous le joug du CIEL. Mais comme chaque membre de la famille Keller, héros de cette tétralogie, le lecteur est forcé de constater que cette lueur d’espoir est bien fragile et peut chaque jour s’éteindre
Comme pour le premier tome de CIEL, Le Printemps de l’espoir raconte le parcours de chaque membre de la famille Keller face à la toute puissance du CIEL. Ce second tome pointe en particulier les réactions de la population face au pouvoir de l’IA : abdiquer ou résister. Pour les Keller, le choix est clair, et chacun s’activera à sa manière, pour faire entendre sa voix.
Johan Heliot continue de dépeindre un futur glaçant dans lequel l’Homme paraît bien vulnérable et où la puissance que l’on accorde aujourd’hui aux machines engendre une situation qui fait écho aux heures les plus sombres de l’histoire du XXème siècle… A méditer.

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