Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Pocket jeunesse (2011)
400 pages
Note :
Un énorme astéroïde percute la Lune et la dévie de son axe. Elle se rapproche de plus en plus de la Terre et provoque un enchaînement de catastrophes naturelles, bouleversant la vie à jamais. Miranda, à travers son journal décrit alors la lutte pour la survie qui commence tandis que la chaleur de l’été laisse place au plus rude des hivers…qui survivra dans ce monde transformé ?
Ce premier tome de la trilogie écrite par Susan Beth Pfeffer et qui prend l’apparence d’un simple journal intime tenu par Miranda nous plonge très rapidement dans l’ambiance après une courte introduction qui décrit la vie de l’adolescente avant la catastrophe. Au commencement, tel est le nom de ce premier roman. Un titre sobre pour une réalité terrifiante.
Au fil des jours qui suivent la rencontre entre l’astéroïde et la Lune, Miranda raconte les bouleversements qu’entraîne ce choc : les tsunamis, les tremblements de terre et bientôt l’explosion de volcans. Des villes entières sont rasées tandis qu’elle, à l’intérieur des terres, lutte pour trouver de quoi survivre avec sa famille. Les gens se précipitent dans les grandes surfaces et font le plein de conserves, telle la mère de Miranda qui l’entraîne dans une scène de ruée hallucinante et inquiétante. L’essence augmente, la communication est coupée, l’électricité ne marche que par intermittence avant de cesser définitivement comme l’approvisionnement en gaz voire même en eau…L’école ferme, le service public (poste, hôpital, bibliothèque) essaye de se maintenir tant bien que mal tandis que la vie se joue, jour après jour, mois après mois.
La lecture de ce premier tome des Chroniques de la fin du monde est une lecture éprouvante et parfois insupportable. Le plus étonnant c’est que parfois, au départ, on rit des scènes racontées par Susan Beth Pfeffer et je pense en particulier au moment où Miranda, sa mère et ses deux frères, accompagnés d’une amie de la famille, font le plein de courses. En soit ce n’est pas drôle du tout mais c’est tellement dramatique et dur à lire que l’on préfère en rire.
Au fur et à mesure de la lecture, plus question de rire ni même de sourire, on assiste au quotidien toujours plus dur de Miranda et des siens. Chaque conserve, chaque vivre, chaque litre d’eau compte. Autour de l’adolescente et même chez elle, la faim se fait sentir et comme en tant de guerre, les repas s’amenuisent, les corps maigrissent et les maladies se répandent.
Au commencement est un livre marquant, auquel je n’ai pas cessé de penser depuis la fin de ma lecture, il y a quelques jours. On pense aux catastrophes localisées qui nous ont touchés ces dernières années et on se demande comment deviendrait notre monde si l’ensemble de ces catastrophes était généralisé… pour peu que vous lisiez au soleil ce premier tome des Chroniques de la fin du monde, vous profiterez encore plus de la vie après, appréciant ce que la nature offre chaque jour et qui peut bien s’achever du jour au lendemain comme nous le rappelle Au commencement…
L’histoire des Chroniques de la fin du monde a donc quelque chose de terriblement inquiétant et dramatique. S’il faut être bien accroché émotionnellement parlant pour le récit, celui-ci est écrit, par contre, de façon très simple. Quelques aspects psychologiques des personnages sont creusés mais le tout reste encore superficiel. L’histoire est auto-centrée sur la vie de Miranda et les informations sur ce qui se passe à l’extérieur sont très éparses.
Le livre se lit aisément et également rapidement. Un avant-goût du deuxième tome des Chroniques de la fin du monde nous est donné dans les dernières pages. Il s’agira de raconter l’histoire d’un autre personnage, au même moment que le premier tome. Un peu frustrant pour le lecteur qui souhaitait connaître la suite de l’histoire de Miranda mais pas d’inquiétude, le tome 3 la verra réapparaître.