Age : 15 ans et +
Éditeur : Presse de la cité / Pocket (2008)
230 pages
Note :
Lorsque la guerre débute en 1991 en Sierra Leone, Ishmael Beah a 12 ans. D’abord lointaine, il ne tarde pas à se trouver au cœur du conflit dans la longue route de la fuite. Embrigadé dans un groupe, il devient un enfant soldat, une machine à tuer. Drogué et perdant peu à peu tout sentiment d’humanité il est hanté par un la vengeance. Dans Le chemin parcouru, Ishmael relate cette lourde expérience de la guerre et aussi la manière dont il parvient à redevenir lentement lui même…
Le chemin parcouru est un témoignage poignant, fort et violent d’une réalité que l’on préférerait ne pas connaître : les enfants soldats. A travers cette autobiographie, Ishmael Beah décrit avec le plus de justesse possible, chaque instant de son quotidien. Peu à peu il explique comment son adolescence a été brisée par la guerre et la mort, le transformant en une machine. L’écriture est simple et directe, allant dans le vif du sujet, retranscrivant chaque période de sa vie sans pathos et avec un regard critique.
On suit le héros dans chacune de ses expériences, dans sa folie meurtrière et on l’accompagne ensuite dans la deuxième partie du roman, où, tandis qu’il est devenu un animal assoiffé de vengeance, il est récupéré par l’Unicef et « ré-apprivoisé ».
Déroutant, on ne peut pas passer à côté de ce livre qui met au jour un « passé qui dérange ». Le lecteur est pris à la gorge, marqué, ne pouvant plus ignorer ce qui se passe ailleurs dans le monde, que l’on a tendance à ne pas vouloir voir et oublier, car c’est « loin et ça ne nous concerne pas ».