Age : 15 ans et +
Editeur : Milan Jeunesse : Macadam (2008)
360 pages
Note :
Jersey Hatch sort de l’hôpital après y avoir passer plus d’un an. Il a tenté de se suicider. Atteint de troubles cérébraux, sa vie est totalement bouleversée. Il a perdu une partie de sa mémoire, ses paroles se mélangent, son côté gauche fonctionne mal et le fantôme du Jersey d’Avant (J.A) le hante. Par dessus tout, Jersey veut savoir. Savoir pourquoi son meilleur ami, Todd, refuse de lui parler, pourquoi ses parents se déchirent et pourquoi personne ne lui explique rien. Peut-être que Mama Ruch et Léza parviendront à l’aider ?
L’histoire de Jersey Hatch racontée avec talent par Susan Vaught dans Une chaussette dans la tête est criante de vérité. Comme l’auteur le rappelle en fin de livre, le suicide est la première cause de mortalité chez les adolescents aux Etats-Unis et en Europe. Les tentatives échouant parfois, les dégâts se révèlent souvent terribles et Susan Vaught souhaite le montrer.
Elle pose notamment une question dans son roman : Pourquoi se suicide t-on ?
La réponse fournit par le livre sera sans appel.
C’est aussi l’occasion de prouver la stupidité de ces actes suicidaires, le mal, les handicaps qu’ils entraînent. Bien que se soit un thème difficile, il est abordé dans un style d’écriture facile où les dialogues sont nombreux et ponctuent le roman.
Quant à l’histoire et au « héros » en lui même, que peut-on en dire ?
Et bien, avec Une chaussette dans la tête on assiste aux premiers pas d’un jeune lycéen dans une nouvelle vie, celle de l’après « suicide ». C’est d’une grande justesse et bien narré.
Quant à Jersey, c’est un personnage réaliste et attachant. Il acquiert dés le début la sympathie du lecteur. Ses perturbations langagières font rires mais on est envahi par la tristesse lorsqu’on lit ses déboires et difficultés.
La relation à l’autre est difficile : Jersey est considéré comme un monstre par certains, et d’anciens amis n’hésitent pas à l’injurier…des attitudes révoltantes même si, heureusement, tous ne s’en prennent pas à Jersey Hatch et le protègent.
Une chaussette dans la tête propose une narration à la première personne. On est ainsi plongé dans la tête de Jersey. Il livre ses angoisses, sa vie au lycée, ses rêves, ses handicaps, sa souffrance, celle de ses parents, de ses amis, mais aussi ses joies. Une sorte de journal à l’écriture intimiste, sensible et très originale.
Enfin, loin d’être ennuyeux, le récit ménage le suspense et la vérité ne sera livrée qu’à la fin du roman.
Une quête magnifique, bouleversante, portée par une écriture totalement originale qui aborde sans tabous et avec une justesse inouïe la question du suicide des adolescents. Un livre unique, inclassable. De ceux qu’on n’oublie pas…