Camille s’en va d’Eliane Girard

Age : 15 ans et +
Éditeur :  Buchet- Chastel (2015)
270 pages

Note : 2 out of 5 stars

Camille vient d’avoir 18 ans. Parce qu’elle ne supporte plus de vivre enfermée dans un appartement aux côtés d’une mère dépressive depuis des années, elle part. Elle prend la route et file vers le sud, direction Pompéï. Elle laisse derrière elle, une mère inquiète mais elle a besoin de fuir pour pouvoir, enfin, commencer à être libre.

Roman d’une fugue, Camille s’en va d’Eliane Gorard raconte l’histoire d’une jeune femme qui cherche à donner à sa vie un goût de liberté. Depuis qu’elle a six ans, sa mère, Maryline, est dépressive, incapable de surmonter la mort accidentelle de son mari. Pour Camille, qui a toujours tâché d’être une enfant parfaite, le sentiment de vivre dans une prison s’est peu à peu installé en elle. Seule, recluse dans l’appartement familial, ne fréquentant pas l’école ni aucun adolescent de son âge, Camille ne connaît finalement rien du monde extérieur. Lorsqu’elle décide de partir, le champ des possibles s’ouvre.

Camille s’en va raconte tour à tour la fugue de Camille, son road-trip vers Pompéi, et la manière dont sa mère Maryline va vivre ce départ. L’une et l’autre, à travers cette expérience, vivront un véritable électrochoc et seront confrontées à leur propres peurs et contradictions. L’une et l’autre évolueront, grandiront et surtout feront des rencontres qui marqueront leur transition, leur retour à la vie, une vie dont elles avaient oublié la saveur.

J’ai trouvé le thème de Camille s’en va très intéressant et Eliane Girard s’en sort très bien pour nous présenter l’histoire complexe de la relation entre Camille et sa mère. Le roman aborde des sujets intéressants comme le sens de la vie, trouver sa place, la solidarité, la rencontre avec l’autre. Les personnages croisés par l’une ou l’autre sont très variés et pour certains, attachants, comme le couple de retraités qui vient aider Maryline dans ses recherches. Certaines scènes sont aussi amusantes, comme lorsque Camille, qui depuis le début du voyage se fait passer pour une Lituanienne, reçoit dans un village une fête en son honneur. On n’évite cependant pas quelques stéréotypes, scènes clichées ou mêmes situations un peu invraisemblables.

Camille s’en va met en scène une relation mère-fille compliquée et atypique qui se dévoile au fur et à mesure. Le texte est sensible mais il est aussi un peu « trop », ce qui enlève sa crédibilité et nous déprime un peu… La lecture est assez facile au niveau du style mais pour ce qui est du fond, c’est un peu larmoyant même si Camille et surtout, Maryline, très dépressive, évoluent dans l’histoire. C’est une lecture sombre et il faut en avoir conscience lorsqu’on commence Camille s’en va. La fin est ingénieuse et elle m’a plu. L’ensemble manque cependant peut-être un  peu d’approfondissement.

En quelques mots :

Camille s’en va raconte l’histoire d’une fugue vue des deux côtés de la barrière. Celle qui fuit, Camille et celle qui est fui, Maryline, la mère. 14 jours d’absence qui doivent amener l’une et l’autre à un électrochoc, à une confrontation avec leurs peurs, leurs contradictions, leurs espoirs, leur vision de la vie. Eliane Girard dépeint une relation mère-fille complexe qui a fini par emprisonner Camille. L’alternance des deux points de vue sur ce départ permet de comprendre l’histoire familiale. Camille s’en va est un texte sombre et un peu déprimant, reconnaissons le. La complexité de la relation entre Camille et Maryline est bien décrite et voir l’évolution de ces deux personnages au cours du roman est intéressant. L’ensemble se lit bien mais n’amène pas beaucoup le sourire et manque aussi approfondissement. On appréciera surtout dans ce livre les rencontres que Camille et Maryline feront.

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